Les barbus de Vancouver BISON sont de retour avec leur nouvel album « You Are Not The Ocean You Are The Patient » ! Et pour l’occasion, on les retrouve sous le simple sobriquet de Bison – et non Bison B.C, comme c’était le cas auparavant – ce qui est franchement une bonne chose, si vous voulez mon avis.
Il est l’heure de bouffer du groove, car You Are Not the Ocean You Are The Patient paye sa tranche de folie furieuse riffique, primaire et teintée de hardcore, et se pose de loin comme l’album le plus heavy et assuré que le quatuor canadien ait pondu en 14 ans de carrière. Même si ce n’est pas un album concept en soi, YANTOYATP (on aime bien les acronymes ici) voit le duo de frontmen James Farwell et Dan And se pencher sur des concepts philosophiques relativemeny intéressants, comme le fait que nous ne faisons plus un avec la nature qui nous entoure, que nous sommes les esclaves d’une société toxique… Enfin, un truc du genre.
En démarrant sur le flot écrasant de riffs de « Until the Earth is Empty », Bison prouve que malgré les changements de lineup, ils n’ont aucunement perdu leur capacité à vous pilonner les tympans à grand renfort de riffs à mi-chemin entre la Muraille de Chine en terme d’invulnérabilité, et la maestria assurée d’ISIS. Farwell et And rugissent ici avec ferveur à contre-courant d’un tsunami de basse, diablement glacial et brutal.
Après un tel démarrage, le très court et très punk « Anti War » apporte ce qu’il faut de réconfort à vos oreilles déjà endolories. « Drunkard » ralentit un poil la cadence pour une embardée de folie, le tout porté par la basse caverneuse de Shane Clark.
Une fois à la moitié de l’album, se pose « Kenopsia », véritable pierre angulaire de cette bûche absolue qu’est You Are Not The Ocean You Are The Patient. En faisant lorgner les riffs et influences vers le post-rock, ce morceau se risque à dispenser une once de positivité, même si les blast beats qui l’accompagnent n’ont pas l’air de vouloir réellement y succomber. Ce morceau instrumental nous permet de prendre du plaisir à se laisser porter par les vagabondages des guitares, sans être distrait par le souffle enragé de And et Farwell…
« Tantrum » nous replonge dans un ouragan qui ne s’essouffle que le temps d’un break enchanté au violon, pour nous emporter ensuite de plus belle dans son tourbillon de riffs thrash frénétiques. « The Water Becomes Fire » est la conclusion idéale à un album complexe, torturé et hautement enrichissant. Semi-acoustique et résolument mélancolique, le morceau nous emmène dans les abysses du chant guttural de Farwell tandis qu’une rythmique planante cause notre perte, se consumant lentement, sur les charbons ardents de tous les amplis et esprits que Bison vient juste de faire voler en éclat.
Décrit par James Farwell comme « an album de tous les jours, pour tous », You Are Not The Ocean You Are The Patient envoie des hit combos en continu, et vous écrase par l’ingéniosité de son interprétation et de ses thématiques noires au possible. Capitulez face aux hordes qui envahissent les mornes plaines, car voilà un exploit sonore comme on en voit et entend peu. Bravo, messieurs. Bravo.
ARTISTE : BISON
ALBUM : « You Are Not The Ocean You Are The Patient »
DATE DE SORTIE : 7 juillet 2017
LABEL : Pelagic Records
GENRE : Sludge / post-metal
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Last modified: 4 décembre 2017