Soirée sous le signe du stoner psychédélique à forte teinte 70’s concoctée avec amour par Garmonbozia, pour deux dates de RADIO MOSCOW et KALEIDOBOLT, d’abord à Paris au Backstage, puis le lendemain au Ferrailleur à Nantes. Immanquable. Car outre mon attrait indéniable pour ces deux groupes, les affinités sonores entre ces derniers n’empêchent pas chacun d’avoir sa patte bien à lui, rendant ainsi très alléchante cette programmation finalement bien plus riche qu’il n’y parait. (PHOTOS & TEXTE : Gaël Hervé)
Et une fois n’est pas coutume, c’est sur la date parisienne que j’ai choisi de poser mon objectif et mes oreilles. À peine le temps de débarquer (ça démarre tôt à Paris !), c’est à 19h35 que mes chouchous finlandais KALEIDOBOLT entrent en piste devant un Backstage encore un peu vide… Mais plus pour très longtemps. Le groupe m’avait fait forte impression en première partie de Samsara Blues Experiment au Ferrailleur à Nantes, j’étais donc impatient de les retrouver sur scène au O’Sullivans ce soir.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ce jeune groupe (formé il y a 3 ans) transforme l’essai sans l’ombre d’un doute. Détail qui a son importance : le batteur d’origine est de retour derrière les futs (l’ancien n’avait pas démérité, mais celui-ci frappe ses futs avec une puissance épique sans jamais donner la moindre impression de fatigue). Mieux : sur certains morceaux, il parait carrément quitter Terre et semble entrer dans une transe qui nous invite à instamment à le rejoindre… Une immersion facilitée par la petite scène du Backstage.
Un set de Kaleidobolt, c’est un peu comme des montagnes russes. Il y a des passages un peu lents, voire sombres et lourds (le fabuleux « City of the sun » et son rythme irrégulier) et puis on finit toujours par dégringoler à 200 à l’heure dans une envolée de riffs psychédéliques, hypnotiques, et tellement rock’n roll. Parce que c’est justement travaillé, sans fioritures, parce que chaque musicien a des qualités individuelles imparables et que l’ensemble arrive à rester sobre et efficace tout en envoyant régulièrement une bonne grosse claque à l’auditoire. Encore une fois, un set efficace qui laisse la salle sonnée.
Quelques semaines après les avoir vus au Motocultor, j’ai donc ce soir de nouveau rendez vous avec la bande à Parker Griggs : RADIO MOSCOW. Comme leur nom ne l’indique pas, le trio vient des confins de l’Iowa (et pas des faubourgs moscovites ou du goulag). J’avais hâte de voir si l’effet d’immersion propre à la proximité d’une petite scène était réel… Et il l’est. Indéniablement, il est plus facile de se faire happer lorsqu’on peut quasiment toucher les artistes, que sur la scène d’un festival ou derrière un pit sécu/photo. La configuration de scène est identique, avec Parker à droite et une batterie renvoyée en fond de scène. J’ai apprécié que Kaleidobolt nous collent leur batteur à deux mètres surtout vu la puissance déployée par le bestiau ! Enfin tout est relatif vu la profondeur de scène.
Coté sensation, Rodio Moscow c’est du solide. On est emmené avec la plus grande délectation dans des transes 70’s et psychédélique. La voix un brin rauque de Parker attaque d’emblée sur l’intro du dernier album New Beginning, lequel enchaine avec deux autres morceaux avant de balancer à la demande du public le fameux « Broke Down » : à partir de là, la salle passe d’un état de communion psyché à un terrain de pogo pas forcément toujours attendu dans ce type de musique, mais bon, il faut bien faire avec le fait que chacun vit sa musique à sa manière.
Entre Kaleidobolt et Radio Moscow, la densité du Backstage a au moins été multipliée par deux ou trois. La chaleur et la compression aussi. C’est quelque part un peu dommage pour les retardataires, qui auront raté l’occasion de découvrir un groupe extraordinaire. La setlist se poursuit avec les hits du groupe et un rappel d’un bon quart d’heure, avant de laisser un public lessivé et ravi … Encore une excellente soirée organisée par Garmonbozia !
Last modified: 8 novembre 2017