Du Rock et du Fun. Beaucoup de Fun. Depuis AC/DC, les Australiens répètent à l’envi la formule de leurs illustres outlaws, qu’ils ont érigés au rang de dieux vivants (des stades) : des riffs couillus, de la bière et du fun. Du Rock, simple et efficace, celui qui vous fait headbanger et bouger votre carcasse. Là bas, chaque génération a sa déclinaison de l’étalon rock’n roll australien : Rose Tattoo tout d’abord, puis Airbourne – la version survitaminée – et maintenant MAMMOTH MAMMOTH – la version sous amphét’ – surgissant à toute blinde de l’Outback, poussiéreux et crade à souhait. Eux aussi à présent sont prêts à conquérir le monde (depuis leur récente signature sur Napalm Records) avec leurs kilotonnes de riffs et leur déconne communicative.
On ne change pas une recette qui marche. Et ce n’est pas la pochette de ce cinquième opus qui me contredira : la désormais classique pin up tendance porno 70’s nous rappelle sans surprise la formule du pachyderme au carré : peu de place pour la subtilité, ici on répand de la fuzz bien lourde qui entre en collision avec des riffs taillés dans le roc. Ça sent l’essence, la poussière, la bière et la sueur.
Le single « Spellbound » est le titre le plus distinctif de l’album et le plus addictif aussi, avec ses accents stoner, genre auquel le groupe est souvent associé, à tort à mon sens. L’intonation de la voix et le groove de « Procrastination », basé sur un riff hard rock familier, pointe inéluctablement vers le patrimoine national AC/DC. Tandis que « Kickin My Dog » vient lorgner vers un Motörhead, autre fournisseur officiel de riffs du groupe.
Quelque soient les influences, tous les titres sont une attaque frontale qui vous attrape au col et vous oblige à considérer leurs riffs ravageurs (au détriment du reste) et leurs refrains entêtants. En cela, c’est un pari réussi, bien plus que sur le précédent album, où sur le fond, le groupe se voulait rugueux, mais sonnait trop lisse en surface. Toutefois, le groupe ne sait écrire que dans un style simple et efficace, sans surprise. Et sur la longueur Mount the Mountain manquera certainement de mordant tant les riffs et l’écriture vous paraîtront familiers.
Mais ça, le groupe s’en fout comme de l’an quarante. Les Australiens posent leurs testicules de mammouth sur le billot et jouent comme si c’était la dernière fois. Pas de fioritures, à 100 à l’heure, sans faire dans le sophistiqué. L’essentiel est dans le fun et au fond du bock. Quitte à être caricatural à l’image de leurs gueules patibulaires sur la pochette ou encore de ce clin d’œil à Kylie Minogue, autre fierté nationale, avec leur reprise de « Can’t get you out of my head », clôturant l’album, aussi crétine que décalée. Du Fun, je vous disais donc, et rien que du fun.
Et pour vous en convaincre (ou tout simplement passer un bon moment de pur rock’n’roll), appréciez définitivement ces titres en live lors de leur tournée européenne imminente. Laissez votre esprit critique à la maison et venez vous éclater avec ce groupe dont la réputation scénique sulfureuse n’est plus à faire. C’est tout ce qu’ils demandent.
ARTISTE : MAMMOTH MAMMOTH
ALBUM: « Mount The Mountain »
RELEASED: 24 avril 2017
LABEL: Napalm Records
GENRE : Pur hard rock
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Last modified: 30 mai 2017