Près d’un an et demi après la sortie de leur majestueux quatrième album This is not supposed to be positive, les parisiens d’HANGMAN’S CHAIR se sont trouvés de nouveaux acolytes au moins aussi torturés qu’eux, les japonais de GREENMACHINE, pour sortir un nouveau split 3 titres sur le label MusicFearSatan.
Les deux chansons d’HANGMAN’S CHAIR, « Give & Take » et « Can’t Talk », auraient aisément pu se trouver sur l’album précédent, tant l’ambiance et le son paraissent être dans la continuité de This is not… Ce qui est étrange avec Hangman’s Chair, c’est que je ne me retrouve absolument pas dans les descriptions qui évoquent systématiquement les 90’s et le sludge.
Depuis leurs débuts, les parisiens développent des ambiances sombres et lourdes, et ces deux nouveaux morceaux ne font qu’accentuer cette impression de noirceur urbaine, oppressante, qui seraient la bande son de la tragédie permanente que vivent les Sans Espoir, rejetés dans l’ombre des bas-fonds de la Ville, ne pouvant que se brûler à l’approche de la Lumière, rejetés toujours plus loin après chaque tentative de sortir la tête de l’eau.
« Give & Take », c’est le désespoir de Joy Division qui entre en collision avec la violence de Type O Negative, où le chant, clair et magnifique, donne le tempo aux instruments pour que ceux-ci s’ordonnent en différent mouvements, passant du calme et une légèreté apparente à une lourdeur si écrasante qu’aucune étiquette ne peut décrire. Quand arrive « Can’t talk », on pourrait espérer un instrumental ou un rayon d’espoir. Mais c’est sans compter sur les parisiens, qui enfoncent le clou tel un blues urbain façon XXIè siècle, et vous envoient dans les tréfonds de la mégalopole francilienne. Ces deux chansons s’achèvent sur un goût de trop peu et auront du mal à faire patienter les amoureux de cette musique jusqu’à la sortie du prochain album.
C’est ensuite GREENMACHINE qui prend le relais, avec un seul morceau. Si le nom du groupe ne fait aucun doute quant à leurs influences initiales, ne cherchez pas les mélodies du désert dans « Red Eye ». Greenmachine, c’est plutôt Acid Bath qui aurait copulé avec Iron Monkey et qui refuserait de reconnaître que le rejeton s’appelle Bongzilla. Soit un sludge bien sale et massif, qui incorpore des passages plus ralentis et enfumés pour que ce morceau de bravoure de 11 minutes vous tienne en haleine et vous rende complètement accro. Déjà fini ? Et oui, 11 minutes chez Greenmachine, c’est bien trop court. Arrivé à la fin de ce split, j’ai désormais hâte qu’HANGMAN’S CHAIR sorte son nouvel album, tellement les deux chansons sont superbes.
Pour les amoureux de plastique, ce split, pas encore en écoute en streaming, est dispo en vinyl au magasin parisien de Music Fear Satan (mais magnez-vous, les quantités sont très limitées).
ARTISTE : HANGMAN’S CHAIR / GREENMACHINE
ALBUM : Split EP
DATE DE SORTIE : 3 mars 2017
LABEL : MusicFearSatan
GENRE : Doom metal / sludge metal
MORE : Hangman’s Chair / Greenmachine / Bandcamp
Last modified: 4 mai 2017