COLOUR HAZE + MY SLEEPING KARMA @ Divan Du Monde (Paris, 20.03.17)

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Le Divan du Monde se met à l’heure allemande ce soir de mars avec deux des représentants les plus solides et emblématiques de la scène stoner européenne, trois ans et demi après la même affiche, dans la même salle : MY SLEEPING KARMA et COLOUR HAZE. Les choses ont-elles changé pour les deux groupes depuis ? Pas tellement en fait : leur esthétique, leur talent, leur succès aussi n’ont pas vraiment bougé et c’est très bien comme ça.

Alors évidemment, même avec quelques morceaux plus récents, le set de MY SLEEPING KARMA s’avère peu surprenant. Il faut dire que le quatuor maitrise sa formule et la déroule à merveille, avec un mélange de décontraction (en témoigne les accolades et autres sourires entre eux avant, pendant et après le set) et d’énergie (ça se balance, saute, se toise comme s’ils pratiquaient une sorte de capoeira musicale). Ce capital sympathie dû à la bonhomie générale des musiciens profite directement à notre appréciation du concert. Mais même sans les yeux, My Sleeping Karma porte bien son nom et entraîne facilement notre âme vers la plénitude. On est hors du temps, de la violence du monde, des tracas quotidiens ou de la vitesse du monde numérique

COLOUR HAZE arrive sans crier gare et vient prolonger cet état. Même décontraction et même plus encore : ça joue pieds nus, le bassiste possède le swag le plus bas de la galaxie et le jeu de scène se limite à deux pas en avant, deux pas en arrière. Côté musique, le trio vient défendre son nouvel album In Her Garden sorti uniquement en CD pour le moment (hors du temps, on vous dit) et parsème le set de ces compositions inédites qui ne sonnent pas comme un bouleversement radical. Il faut dire qu’en formule trio, le groupe ne peut pas developper tous les arrangements comme les cuivres et les vents de « Labyrinthe ». Peu importe, le groupe a suffisamment de talent individuel et collectif pour proposer des compositions variées et des ambiances à l’éventail large allant du stoner le plus abrasif au jazz rock le plus libre. « Love » ou « Temple » viennent parachever le tout de leurs montées jouissives. Au final, ce n’était peut-être pas la prestation la plus galvanisante que l’on ait vu des deux groupes (pas assez d’enjeux ?) mais on reste sur un terrain solide.

Last modified: 21 septembre 2017