[Meilleur Album 2012] GRAVEYARD « Lights Out » (Nuclear Blast Records)

Written by Chronique

Graveyard-band-Lights-Out

On savait déjà qu’il y avait un truc dans l’air en Suède, lorsqu’il s’agit du rock. On savait également que la zone de Gothenburg est l’épicentre d’un nombre incalculable d’excellents compositeurs et musiciens. Parmi lesquels, GRAVEYARD. Trois albums derrière eux, et chacun d’entre eux s’élève comme un suprême de blues rock vintage, aussi sublime et chatoyant qu’un ciel au crépuscule. Et comme si « Graveyard » et « Hisingen Blues » n’avaient pas encore apporté assez de beauté à ce monde, leur dernière galette « Lights Out » n’a rien d’un adieu, bien au contraire, et ravira les amateurs de bon rock à l’ancienne avec ses 9 morceaux percutants et son esprit rebelle. La machine à remonter le temps suédoise s’est une fois de plus activée, pour nous offrir ce qu’on peut aisément qualifier de Meilleur Album de l’Année 2012. Sans déc.

En général, je n’aime pas trop m’embarrasser de présentations solennelles lorsqu’il s’agit de placer le contexte de l’artiste. Mais dans le cas présent, ce serait une grosse erreur que de ne pas vous parler du monument GRAVEYARD. Pour vous éclairer, je vais simplement citer un passage de la bio officielle du groupe : « Lorsque la formation doom/stoner suédoise NORRSKEN s’est séparée en 2000, deux groupes se sont formés. Alors que l’un des membres d’origine fondait WITCHCRAFT, le reste du groupe s’est mis en tête de créer quelque chose de très rare, et carrément unique : une sensation sonore unique du nom de GRAVEYARD. Appelez ça du classic rock, blues, jazz, folk – peu importe –  ce quintet authentique sonne vrai quoiqu’il arrive« .

Cette décennie a vu passer un paquet de groupe vintage, friands d’un retour aux sources au rock 60’s/70’s : la faute au climat critique de notre époque, nous sommes tous devenus de grands nostalgiques du bon vieux temps. Alors que l’industrie musicale pédale dans la choucroute, à vouloir vendre l’art comme un vulgaire produit de supermarché, épuisant les même formules jusqu’à assèchement total de la source, eh bien certains groupes restent fidèles à leur vision et à leurs sentiments. GRAVEYARD fait partie de ces groupes qui ont soufflé un vent de fraîcheur, grâce à cette sincérité salvatrice dans leur musique, et une oreille absolue qui leur apporte un son et une dimension incomparables. Et la magie fût.

Dans la discographie de GRAVEYARD, « Lights Out » se pose comme le digne successeur de « Hisingen Blues » : il est aussi bien écrit, aussi bien pensé, et aussi bien produit que ce dernier. La dynamique qui enrobe tout l’album est contagieuse, et offre un équilibre parfait entre les morceaux endiablés comme « An Industry Of Murder », « Seven Seven » ou « Goliath », et les ballades blues rock comme « Slow Motion Countdown » ou « Hard Time Lovin ». Dans cette palette d’atmosphères diamétralement opposées, le groupe parvient toujours à faire éclater sa puissance et son groove. 

Les lyrics de Joakim Nilsson restent aussi dissidents que sur les précédents opus, à la manière noble des hippie rockers des 60’s. C’est d’ailleurs le moment pour moi de rendre un petit hommage à cet incroyable interprète. Franchement, vous n’avez jamais trouvé quelque chose de familier entre le timbre du frontman rouquin et la puissance de feu d’un John Fogerty ?  Nilsson jouit d’une voix profonde et rauque et d’une présence qui fait la différence, il a ce truc des leaders rock à l’ancienne : c’est un Vrai Chanteur Charismatique marchant aux côtés d’une précieuse poignée de musiciens talentueux. La ballade rock « Hard Time Lovin » parlera d’elle-même et l’emportera presque sur le reste de l’album, tant son interprétation est l’une des plus vibrantes et impressionnantes que j’ai entendue depuis des lustres.

De la même façon que vous vous étiez délectés de « Hisingen Blues », vous ne trouverez rien à redire à cet album, chaque pièce du puzzle se posant comme un morceau accrocheur mais très intimiste. Le passé fait écho dans votre esprit, vous ne savez plus où vous êtes… Enfin, la seule chose que je peux vous assurer, c’est que vous en voudrez forcément plus après ces 40 minutes de rock rétro exquis. Parce que 40 minutes au Paradis, c’est un peu court en définitive…

ARTISTE : GRAVEYARD (site web)
ALBUM : « Lights Out »
DATE DE SORTIE : Octobre 2012
LABEL : Nuclear Blast / Stranded Records 
GENRE : classic rock / blues rock
NOTE : ✩✩✩✩✩

Last modified: 16 octobre 2013