KIRK WINDSTEIN, une vie dédiée à la musique.

Written by Interview

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Voici la suite des entretiens avec les membres de DOWN par le quotidien américain TheExaminer.com, traduite par mes soins. Aujourd’hui, le copain barbu KIRK WINDSTEIN est à l’honneur : fondateur des légendes du sludge Crowbar, de DOWN et de Kingdom Of Sorrow, il se confie sur son historique de musicien et sa technique, ses goûts, son vécu au sein de DOWN… Tout, vous saurez tout sur The Beard Of Doom ! (Photo : Dove Shore)

« Comme ses collègues Philip Anselmo, Jimmy Bower, Pat Bruders et Pepper Keenan, le guitariste Kirk Windstein n’a jamais mâché ses mots. Qu’il s’agisse de parler de ses partenaires de musique, de ses relations de travail avec Keenan en tant que team de guitaristes, de son recul sur l’état de l’industrie musicale : Windstein n’y va pas de main morte. Droit au but avec une honnêteté non censurée, c’est un peu le credo de DOWN : dans leur musique, dans leur éthique de groupe, et dans leurs interviews. 

WINDSTEIN, également connu pour son travail avec Kingdom of Sorrow and Crowbar, est encore pris de court (et honoré) par l’impact que la musique de DOWN a sur leurs fans. “Le style de musique qu’on fait a une mauvaise réputation par rapport à notre image” dit-il. “Les paroles sont toujours sujet à être critiquées, pourtant nos paroles sont positives et parlent du fait de trouver de la force et de se sortir des situations délicates de la vie. C’est incroyable, j’ai reçu des lettres de gens de partout dans le monde qui me disaient “Tu pourrais me signer cette photo ?” avec une lettre profonde sur comment la musique les affecte de façon positive. C’est vraiment génial de pouvoir faire ça pour quelqu’un. Je sais ce que la musique a fait pour moi quand j’ai grandit. Je suis tombé amoureux de KISS à l’âge de 10 ans en 1975, je peux pas dire qu’ils aient des lyrics profonds ou quoi, mais ça m’a vraiment aidé à traverser mon adolescence, chose qui n’est pas facile. Puis j’ai découvert Van Halen à la fin des années 70, et toute la musique heavy metal : je me ruait littéralement chez moi après les cours, je mettais la musique et je m’entraînais à la guitare. Donc ça compte vraiment pour beaucoup de gens”. »

Explique moi le secret de votre longévité ?

Si on ne parle pas des pauses sabbatiques parfois longues ou du fait de faire autre chose… on a tourné comme des malades dans le passé. On sait combien de temps on peut tourner sans avoir envie de s’étriper les uns les autres, combien de temps on peut partir sans avoir envie de faire un break. C’est difficile parce qu’on a tous les 4 de très fortes personnalités, on est des mecs très talentueux qui ont tous été dans des groupes connus, alors ça peut vite faire beaucoup. Je dirais qu’on s’est adoucis avec l’âge. Ca joue, pas que en ce qui concerne la fête et tout ça, mais dans notre attitude en général. On réalise qu’on a de la chance de pouvoir faire ce qu’on fait, gagner notre vie de notre musique, et on a une super base de fans die-hard donc on est vraiment reconnaissants. Plus on prend de l’âge, plus on réalise combien on est veinards de toujours faire ça, avec ce niveau de succès. On aime tous le groupe et on s’apprécie aussi, encore plus qu’il y a 10 ans.

Ce groupe a survécu à la plupart des mariages.

Exact. C’est vraiment une relation. Chacun a sa personnalité, chacun a ses caprices et ses moments, et tu dois vraiment apprendre à faire avec les autres et être indulgent lorsqu’ils ne vont pas bien. On en a déjà parlé. Comme dans tout groupe, il y a des hauts et des bas, et dès fois on finit par ne plus pouvoir se voir. Parfois on tourne pendant des mois et des mois avec très peu de jours de repos, on plaisante mais en fait on est sérieux, on va à l’aéroport et on se dit “Ouais, je t’appelle”, et au final on rentre chez nous et on se parle pas pendant des mois parce qu’on a besoin de retrouver nos vies et prendre une pause des autres. Quand les fluides créatifs commencent à s’activer, t’es à nouveau prêt à jammer. On se considère tous comme des frères et de grands amis, mais on essaye de ne pas faire les même erreurs que dans le passé, à savoir en avoir ras le bol des autres à force de tourner trop longtemps. Aujourd’hui on sélectionne nos dates avec soin, et notre façon de faire notre musique, et ça semble vraiment bien marcher.

Quand tu es un artiste ou un musicien, et que ta vie n’est que création, c’est très sain de compartimenter et de faire des trucs différents…

Qu’est ce que tes autres projets apportent à DOWN lorsque tu retrouves le groupe ? 

Rien, et ça c’est qui est beau. Ca fait plus de 20 ans que je joue dans CROWBAR. C’est mon bébé. J’écris les paroles, je compose la majorité des morceaux, je chante, tout ça. KINGDOM OF SORROW est une collaboration entre et moi et Jamey Jasta d’HATEBREED, et je sors juste d’une tournée estivale avec le groupe. J’aime tous les styles de musique, et je pense même à monter un 4ème groupe pour le plaisir qui serait dans un style différent des 3 autres. Je crois pas amener quoique ce soit de CROWBAR et KINGDOM OF SORROW dans DOWN. DOWN est une entité unique, qui n’a rien à voir avec les deux autres groupes, et c’est ça que j’aime. Tu peux te lasser de l’un. Regarde Phil, il fait tellement de trucs à la fois : son label indépendant, son album solo qui va sortir, son groupe punk, son projet black métal… Il aime tout simplement la musique, et quand tu es un artiste ou un musicien, et que tu aimes vraiment créer, que ta vie n’est que création, c’est très sain de compartimenter et de faire des trucs différents. DOWN est mon groupe principal, c’est mon gagne-pain, ça l’a toujours été et ça le sera toujours, mais j’apprécie de faire d’autres choses quand je prends des breaks.

Il y a 20 ans, vous pouviez faire votre éducation musicale par la radio. Aujourd’hui, un guitariste peut se brancher sur une radio satellite et écouter un seul genre de musique, ou même un seul artiste. Est-ce qu’ils ne se mettent pas dans des impasses de cette façon ? 

Je crois que t’as 100% raison. Je suis d’accord : c’est ce qu’ils font. Pas tous bien sûr, mais je suis bien content de pouvoir écouter une radio classic rock quand je rentre chez moi. Je suis un fan de toutes les musiques et je crois que tous ces jeunes groupes ne font qu’une seule chose. Je crois que c’est parce que je suis vieux et que j’aime les trucs old-school. J’adore autant regarder Megadeth que Godmack: ils sont là depuis un moment, ils sont différents, mais personnellement, j’ai l’habitude de ces groupes. Je cherche de nouvelles musiques, de nouveaux groupes à écouter, et il n’y a pas grand chose qui m’interpelle ou qui me plaît dans la masse. J’ai toujours aimé le classic rock, la new wave, le heavy anglais 80’s.

Comment a évolué ta relation avec Pepper et comment est-ce que vous continuez à vous lancer des défis ?

Il est beaucoup plus sur tout ce qui est slide guitare, dobro, acoustique sans médiator. Il a la main droite de James Hetfield, je tuerais pour avoir ça. Je peux pas jouer à 200 à l’heure comme ça. C’est assez bizarre, c’est comme s’il avait une super main droite, et moi une super main gauche, et on s’accorde bien sur ça. On en parle souvent et on en rigole. Même en studio, il y aura une partie qui est vraiment dans le downpicking, je lui file la guitare et lui dit “vas-y fais le”. Puis quand on a un truc qui est beaucoup plus compliqué, qui sollicite la main gauche, comme un riff ultra chargé, il me fait “vas-y Kirk, tu prends cette partie”. On utilise ça à notre avantage. Y’a pas d’égos, c’est la façon la plus intelligente de le faire. On veut le meilleur. On tourne les qualités de chacun à notre avantage quand on joue ensemble, compose et enregistre. Je suis le mec de la mélodie. J’adore Thin Lizzy, Wishbone Ash, les Allman Brothers, j’entends des harmonies en permanence alors quand je trouve un riff, j’ai une mélodie qui me vient direct et on part de là. Ca marche bien.

Sur scène aussi, c’est comme si on était des pôles opposés, parce que Pepper est plus showman que moi. C’est genre sa part du boulot, et moi je fais en sorte que tout soit en place. Phil utilise une oreillette, il me   donne pas mal de retours, et je peux jammer et me lâcher autant que mon vieux cul de 46 balais le permet !  Mais avec Pepper, c’est facile. C’est plus un performer visuel, alors que je tiens le tout en place. Même si on se partage les solos 50/50, à mon sens je suis un peu comm le Malcolm Young du groupe, dans le sens où Angus est le guitariste principal et Malcolm est la colonne vertébrale de la section rythmique. C’est encore un truc qui montre notre différence : je me concentre plus sur le fait de jouer avec le plus de précision possible alors que Pepper est capable d’être plus visuel tout en jouant vraiment bien. Encore une fois, encore un exemple qui montre à quel point on est complémentaires.

Ces 20 dernières années, est-ce que tu as déjà été à deux doigts de prendre ta retraite, au vu de l’état actuel de l’industrie de la musique ? 

Quand je suis à la maison, je vois ma famille les week-ends, j’adore travailler au jardin, ma fiancée travaille pour la boîte de frêt d’un ami et part au boulot très très tôt, donc je me lève vers 5h30-6h le matin et je me couche à 21h.  Je ne sors pas en boîte ou dans les bars, je fais seulement en tournée. Quand je suis chez moi j’aime être un mec normal, et il y a des moments où je me dis “combien de temps ça va durer, vu m’état actuel de l’industrie ? Est-ce que je vais devoir jeter l’éponge et prendre un boulot de manutentionnaire ou un truc du genre ?” Mais je n’abandonne pas, je ne me décourage pas. Je ne crois pas être déjà arrivé au point de me dire “Ras le cul”, mais dès fois la pensée me traverse l’esprit. Franchement, souvent de jeunes groupes me demandent des conseils et je leur dis “Arrêtez”. A tous les groupes qui se lancent : laissez tomber ! Les gens se rendent pas compte que les choses sont pires que tout à l’heure actuelle, avec les ventes de disques qui sont au plus bas. Franchement si j’étais un jeune musicien je ferais sûrement de la musique pour le plaisir, je jouerais le week-end avec mes amis, mais je ne tenterais pas de me lancer dans une carrière si je n’avais pas déjà 20 ans de pratique. Si j’avais 18 ans et un groupe, je jouerais pour le fun mais pas pour gagner ma vie.

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Est-ce que tu as toujours joué dans des groupes à 2 guitares ?

Oui. Je crois que ça a à voir avec le fait que tous les groupes que j’aime, à l’exception peut-être de Van Halen et Pantera, comme Black Sabbath, avaient 2 voire 3 guitare, comme Lynyrd Skynyrd. Quand tu as quelqu’un d’aussi génial que Eddie Van Halen ou Dimebag Darrell, tu n’as pas forcément besoin d’un deuxième mec, mais je suis à des années lumière d’avoir le niveau de ces gars. Pour moi, ça a toujours sonné plus heavy, et je déteste sonner comme un disque rayé mais si on revient à mon amour des mélodies et à tous les groupes avec lesquels j’ai grandi, 90% avaient deux guitares. Quand j’ai commencé mon premier groupe tout gosse avec un copain et son petit frère, lui jouait de la basse, son petit frère jouait de la guitare et moi aussi, et on s’est appris mutuellement à jouer. Toujours deux guitares.

Vous travaillez sur une série d’EP ? De quoi s’agit-il ? 

On s’est regardés et on s’est dit : “Est-ce qu’on a vraiment envie de faire une longue période d’enregistrements en studio, pour faire un 14-15 titres qu’au final personne ne va acheter ?”. On sent qu’une opportunité s’offre à nous, chaque EP sera centré sur une partie du son DOWN. Notre premier est heavy, il y aura probablement un EP acoustique car on aime avoir beaucoup d’éléments acoustiques dans nos chansons et qu’on ne veut pas être catalogués heavy métal. On veut pouvoir faire ce qu’on a envie. On joue du rock’n’roll avec un peu de métal, et vu l’état de l’industrie on pense que c’est une bonne idée de faire 4 EP. On pourra avoir le produit fini plus vite, et ça coûte moins cher au gens à l’achat. Même si tu veux le télécharger, ça sera 5€ au lieu de 10 si tu vas sur iTunes. Pepper s’occupe généralement du design pour les disques et les t-shirts, et là il travaille sur un concept où l’artwork des 4 EP formera un seul et même dessin. Même chose avec le merchandising. Donc pour nous c’est une approche nouvelle, différente… On essaie honnêtement de survivre dans l’industrie musicale actuelle. On trouve qu’on a la chance de pouvoir les choses de cette façon !

Quand je joue avec Down, je veux entendre le son de Scott Gorham de Thin Lizzy sortir de mon ampli. Je veux un son old school !

Vous faites tout vous-même…

Oh oui, c’est totalement old school. Je pense qu’on va enregistrer la batterie dans un vrai studio à la Nouvelle-Orléans, mais tout le reste sera fait chez Phil dans le bayou. Il possède 8 hectares de terres à une heure et quart au Nord de la Nouvelle-Orléans. C’est parfait parce que c’est au milieu de nulle part, je me sens en paix et il n’y a aucune distraction extérieure. On va là-bas pour bosser et enregistrer, et ça s’avère très productif parce qu’on est littéralement dans une grange qu’il a réaménagé en studio, où on compose et on perd carrément la notion du temps. On est dans notre univers, dans des conditions parfaites pour créer. Un peu comme quand Zeppelin embarquaient leur matos dans un château de la campagne anglaise ou galloise, enfin un endroit du genre. C’est un peu notre version du truc, en gros.

Quelle est ta définition DU son ? Les guitaristes courent toujours après “LE son”. Est- ce qu’on en fait pas tout en un plat ? 

Non, je pense que le son est vraiment très important. Pour Crowbar, on est un des groupes pionniers : on a commencé sur un accordage en B, puis on est passé en A en 1988 et seulement une poignée de groupes dans le monde faisaient ça. Des tas de gens s’excitent sur la sonorité, pourtant avec Crowbar on a le plus simple, le plus basique des matos. J’utilise ces vieilles têtes d’amplis Randall RG100ES, Dimebag m’y avait converti dans les années 80 a rejoint Pantera. J’en ai 6 ou 7 comme celles-là, elles sont vieilles et super basiques, mais tout le monde complimente toujours leur son. Avec Down, on utilise tous les deux des Orange Thunderverb 50s. On utilise chacun deux combos d’amplis, deux têtes d’amplis et quatre enceintes. Je me sers d’un Boss Stereo Chorus pour mes solos, qui a un peu un son à la Robin Trower, avec une sensation Uni-vibe dans la stereo. On veut un son clair mais punchy, on veut que ça sonne rétro, c’est pour ça qu’on veut pas juste jouer sur des amplis Orange, une poignée de pédales fuzz et pousser le volume à 10 ou quoi. On veut un son rock’n’roll clean durable et punchy. Quand je joue avec Down, je veux entendre le son de Scott Gorham de Thin Lizzy sortir de mon ampli. Je veux un son old school !

Selon Pepper, et je cite, “on fait un putain de plat DU Son, mais tout est dans vos putains de mains !” 

Il a raison. Il a cette approche plus percutante, parce qu’il a un jeu abrupt, tout dans le downpicking. Il joue sur les cordes les plus heavy avec les médiators les plus heavy. Il a besoin d’un son clair. Mon truc à moi c’est le vibrato de la main gauche, c’est une approche différente. Je vais plus vers du Billy Gibbons ou du Tony Iommi, enfin quelqu’un qui a plus de vibrato dans la main gauche. Mais il a raison : le son vient à 100% des mains. Si je prends une gratte acoustique, tu peux clairement deviner que c’est moi qui est en train de jouer, et moi je peux dire si c’est Bobby Landgraf, le technicien de Pepper – Bobby est un super musicien qui joue dans un super groupe d’Austin appelé Honky – je peux dire si c’est Bobby, et à la seconde où il passe la gratte à Pepper, je peux le sentir. Facile. Phil dirait qu’à l’époque où il était dans Pantera, il avait une idée et il jouait sur le matos de Dime et ça sonnait comme de la merde, mais à la seconde où il filait la gratte à Dime, c’était magique. Donc c’est vraiment dans les mains.

Qu’est ce que tu as écouté récemment ?

Le seul nouveau groupe que j’estime apporter une vibe old school tout en ramenant un truc frais et nouveau sur la table, c’est le groupe suédois Ghost. De super morceaux, de super mélodies, pour moi ils sonnent comme Blue Oÿster Cult, comme un groupe de 1976. Je les adore… Avec Down on joue en C#, moi et Pepper on s’amusait aux balances avec un morceau de Trapeze appelé “Medusa”, un vieux groupe dans lequel Glenn Hugues jouait. Pepper m’a dit “Et si on accordait une de nos autres grattes en E, comme ça on pourrait jouer les vieux morceaux qu’on aime?”, je lui ai dit que c’était une super idée et j’ai donc appelé mon technicien pour en accorder une, on a ramené des amplis d’entraînement, quelques vieux amplis Fender et on s’est mis a réapprendre les classiques.

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Choisis un morceau de Down qui représente le mieux ton son de guitare…

Je vais me creuser un peu la cervelle et te répondre “Ghosts Along the Mississippi.” C’est un de ces morceaux qui ont 4, 5 ou 6 parties différentes mais tout fonctionne bien. Y’a un aspect optimiste, et il est pas mal bluesy, le chant de Phil est vraiment cool. Je pense que si tu veux connaître ce que fait Down, il y a vraiment tout dans ce morceau de 5 minutes. Y’a des trucs doux, et l’intro est un riff de Phil. Pepper et moi on a travaillé sr ce que je crois être un couplet, le bridge était l’idée de Pepper et le break au milieu est de moi. Il y a plusieurs breaks, mais celui-là colle parfaitement dans une mélodie descendante, je lui ai montré ça et ça a collé. On l’a mis en forme très vite celui-là, et on le joue chaque soir sur scène. C’est pas facile de choisir un seul morceau, on vient juste de jouer “There’s Something On My Side” pendant les balances, on l’avait pas joué depuis un bail et il est un peu semblable. On l’a écrit tous ensemble, c’est venu vraiment tout seul, et encore une fois c’est un morceau heavy avec tout Down dans un seul morceau.

 Je veux prendre le temps d’apprendre ce que j’ai toujours rêvé d’apprendre et devenir un meilleur musicien…

En quoi consiste ton entraînement à la guitare ?

J’aime à penser que j’ai une sacrée bonne oreille quand il s’agit de reproduire un morceau à l’oreille, vu que je suis auto-didacte et que j’ai jamais été ce genre de mec – et que dieu bénisse ceux qui ont la patience – j’ai jamais été le genre de mec à me poser et faire des gammes pendant des heures. J’aime les riffs, je choisis des sons que j’aime, de vieux sons… Souvent je mets un disque, du KISS ou un truc du genre, et si c’est tuné en A alors je joue que des morceaux en A et je chante dessus. En fait, je pense que c’est une question de jouer un peu tous les jours, même si c’est que 20 minutes, juste pour avoir la guitare entre les mains. A chaque fois que je prends ma gratte, j’aime penser que je vais apprendre un truc différent chaque jour, et que je vais m’améliorer. C’est pas juste une question de faire des gammes huit heures d’affilée, en tout cas pas pour moi. Je préfère composer et me sentir à l’aise avec l’instrument dans les mains.

Depuis la première fois où tu as touché une gratte à aujourd’hui, qu’est ce qui a changé et n’a pas changé ? Et c’était quand la première fois ? 

La première fois que j’ai touché à une guitare, ça devait être cette Epiphone acoustique que mes parents m’avaient acheté. Mon père avait toujours été un grand fan de musique et il disait “si tu t’y colles pendant un an et que tu t’y tiens, je t’achèterais une guitare électrique”. Le premier truc que j’ai appris était “Smoke On The Water” en E, et j’ai appris “Black Diamond” de KISS. Je suis 100% autodidacte, tout comme Pepper. On a aucune notion théorique, et parfois ça peut être mauvais, mais ça me plait car ça nous permet de briser les règles car on ne connaît pas les règles ! On fait juste ce qui nous paraît être bon. Je me rappelle d’Eddie Van Halen disant “Si ça sonne bien, c’est bien”. Miles Davis disait “Apprends toute la théorie que tu peux, puis jète la par la fenêtre et oublie tout ça”. Je n’ai jamais appris la théorie, et la plupart des trucs qu’on fait vont à l’encontre des règles, mais ça nous permet d’avoir un son original. Je me rappelle avoir eu cette Epiphone, et chanceux comme j’étais dans les années 70, le cousin de mon père vendait des gibson, Pearl, Moog et tout ça, alors il pouvait me faire un super prix sur une Les Paul Custom ’78 noire. Ma première électrique, et je l’ai toujours. Je devais avoir une Les Paul, juste pour Ace Frehley !

Aujourd’hui je possède une maison, j’ai une famille et je prends enfin un peu de temps pour moi, pour m’exercer et composer l’après-midi quand ma femme est au travail. Je retourne en enfance, à l’âge où il n’y avait rien de mieux et de plus innocent que d’avoir à ne se soucier de rien. J’ai commencé à jouer à l’âge de 13 ans, je rentrais en courant à la maison, je branchais ma gratte et j’apprenais, c’était génial.  Ca me manque, donc j’ai envie de prendre ce temps pour moi. C’est un besoin vital, de ne pas juste répéter des morceaux de Down, Crowbar, ou Kingdom Of Sorrow. Je veux prendre le temps d’apprendre ce que j’ai toujours rêvé d’apprendre et devenir un meilleur musicien…

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Last modified: 16 octobre 2013