KORN is back. Je vous avoue que j’avais peur. Un groupe amputé de la moitié de ses membres, un dernier album en 2007 qui ne respirait rien de très bon, 3 ans d’absence qui laissaient croire à une fin. En fait je vous avoue réellement que j’ai perdu tout espoir lorsque j’ai vu le premier trailer de l’album il y a quelques mois. Un clip à 2 euros tourné caméra au poing en studio, ni plus ni moins. Le son typique de Korn, ni plus ni moins. Pour moi, « III : Remember Who You Are » serait ni plus ni moins un ratage de plus pour le groupe. Dead ?
Lorsqu’on balance « Korn III » dans la stéréo, une intro discrète et sombre nous met très doucement en condition. Et vient le fameux Oildale, qui comme je le disais plus haut sarcastiquement, sent le Korn à plein nez . Ce qui en y réfléchissant bien est assez réjouissant, car on s’éloigne des dérives progressives de « See You On The Other Side » ou du perché « Untitled ». Un retour aux sources, OUI. Mille fois oui, on attendait que ça!
J’en suis maintenant convaincue avec Pop A Pill et Fear Is A Place To Live. C’est basique et crade, ça slappe au taquet, le chant ne paye pas de mine, le refrain est entêtant, Jonathan Davis est redescendu sur Terre, oui : Korn is back. J’arrive quand même à me demander comment ils ont réussi cette amorce de retour aux sources sans Msieur Head (qui est à l’origine de pas mal des riffs géniaux du groupe) et Msieur Silvéria (qui lui a été remplacé par le Lapin Blanc qui officiait à sa place sur scène). Certes les grattes sont moins ouf qu’avant, mais l’esprit et là. On s’y croirait, milieu des années 90, lorsque ces jeunes branleurs à locks portaient encore des survets à bandes.
Lead The Parade sent le pogo à plein nez, bourdonne dans les oreilles et s’impose par sa brutalité Kornienne. On sent le son qui rendrait à nouveau fou n’importe quel Children of Korn (entendez « le fan »), et je continue dans ma lancée en disant que c’est très très bon signe. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin lorsque qu’on peut continuer le trip toxico avec Let The Guilt Do… Un croisement de sons entre Here To Stay et Blind, sans la démence guitaristique de Head. C’est déjà pas mal non ?
Le mystique The Past serait-il une attaque indirecte à Head (« You want to live in the past […] I can’t trust anything, even you my friend ») qui soit-disant (aaah les rumeurs…) cherchait à revenir dans le groupe, alors qu’eux ne voulaient surtout plus en entendre parler ? Ce pont « Go away/Run away… » et son ptit rire moqueur en disent long… Bref. Il n’empêche que ce morceau est assez envoutant pour figurer dans mon top 3 des meilleurs morceaux de l’album. On poursuit sans peine vers la fin de l’album avec Never Around, sombre et lourd; Are You Ready To Live? entre couplet et refrain sans fioritures et bridge mélodramatique; et enfin Holding All These Lies, morceau très moyen pour clôturer l’album. La seule chose qui m’a gonflé dans ces 2 derniers morceaux ce sont les pauses avec pour seule musique le Chant Mielleux© de Davis, c’en est chiant tellement c’est du déjà vu. S’ajoutent 2 bonus tracks ainsi qu’un live de Blind (pour montrer qu’on est bien dans cette veine old school).
En conclusion, ce n’est pas un disque ex-tra-ordinaaaiiire, les morceaux s’enchaînent de manière cohérente et finalement assez plate, en gros, pas de sursaut majeur ou de crise de folie provoquée par « III ». Cependant, la bande à Jojo a le mérite d’avoir réussi avec brio ce retour aux sources tant annoncé, tant par l’aspect brut et lourd, que par l’interprétation sans trop de chichis. Maintenant on attend de voir si l’énergie mise en oeuvre pour faire oublier les dernières galettes si moyennes du groupe sera aussi mise en œuvre sur scène pour faire jumper la foule. A suivre…
ARTISTE : KORN
ALBUM : « III – Remember Who You Are »
DATE DE SORTIE : Juillet 2010
LABEL : Roadrunner Records
GENRE : Metal / nu métal
NOTE : ✭✭
Last modified: 19 octobre 2013