Après avoir entraîné mes cervicales aux West Stoner Sessions et lors du concert d’Astrodome, j’étais fin prêt pour une grosse soirée stoner doom avec les Polonais BELZEBONG. Malgré le temps cataclysmique qui s’abat sur Nantes en ce début de semaine, le public est venu en nombre au Ferrailleur. (PHOTOS : La Faute À Rélie)
Un petit crochet par le comptoir, et me voilà devant la première partie : SONIC WOLVES, groupe italien au line-up changeant dont certains membres sont issus d’autres formations (notamment le batteur d’Ufomammut). Ainsi, début février, le groupe annonçait simultanément le départ d’un de ses guitaristes et chanteur et sa tournée en première partie de Belzebong. Gros challenge pour les membres restants qui doivent assurer le show à trois. Alors ça donne quoi ? Guitare et batterie sont plutôt efficaces, mais pas très inspirées. Beaucoup d’effets sur les micros tentent de cacher des voix un peu limites. Côté positif, Kayt Vigil assure un jeu de basse assez technique en plus du lead vocal : respect. Mais le tout manque d’harmonie et l’espace sonore n’est pas toujours rempli (on ressent l’absence d’un quatrième zicos). Impossible pour moi de classer ce groupe tellement les influences sont diverses, parfois au détriment de la cohérence. En témoigne un morceau brutal, à la rythmique tordue et aux guitares acérées, suivi ensuite par un morceau blues aux intonations psychédéliques…
Petite pause clope, je retrouve les potes dont les avis sont mitigés. Certains pensent que le groupe ne marquera pas l’histoire, mais que la performance était réussie. Tous s’accordent à dire que les voix n’étaient pas au top. Malgré l’averse, la terrasse est remplie, signe qu’on s’active pour préparer les cerveaux au concert de Belzebong.
Pour la faire courte, BELZEBONG est un groupe polonais jouant un stoner/doom instrumental bien gras, influencé par une consommation massive de Marie-Jeanne. Ils sont en ce moment en tournée dans toute l’Europe de l’ouest dans le cadre du Devil’s Harvest Tour. Premières notes : lumières vertes rasantes, atmosphère enfumée, yeux rougis. L’ambiance est posée. Dès le premier morceau, le groupe annonce la couleur. La recette? Un trio basse/batterie/guitare rythmique qui s’exprime par déflagrations, des rafales sonores qui te font vibrer de l’intérieur, et qui font naturellement basculer ta tête d’avant en arrière. Au milieu de tout ça, une lead planante qui vient creuser dans le fond de ton cerveau pour y réveiller des sensations psychédéliques. Musique sous emprise.
Le groupe enchaîne les avalanches de riffs sans jamais perdre son public, avec un son lourd, écrasant, mécanique, long. Comme pour pilonner méthodiquement chaque parcelle de conscience, jusqu’à ne laisser que la musique. Quel pied ! Tantôt « tronçonneuse » avec un son qui lacère, tantôt « hache », qui frappe consciencieusement au même endroit avec précision… Ces mecs sont de sacrés bûcherons ! À la faveur d’une pause hydratation, je contemple une foule de têtes qui ondule, emmenée par les quatre membres du groupe qui, du début à la fin, n’auront pas arrêté de headbanger. Ici pas de chant, même pas de micro : tout passe par les instrus. Tout juste pourrait-on leur reprocher cette impression de répétition dans la construction des morceaux. Pas de rappel, malheureusement. Une fois le concert terminé, il faut bien deux minutes pour se remettre d’aplomb et tenter de rassembler les morceaux de son esprit. Une sacrée grosse baffe !
Last modified: 25 avril 2017