Deuxième jour de ce report massif… du encore plus massif HELLFEST 2014. Après la double claque prodiguée par Electric Wizard la veille, on revient plus déterminés que jamais pour en prendre plein les oreilles. Le soleil et la poussière n’auront pas notre peau ! Par contre, quelques performances rock’n’roll bien senties vont commencer à faire chavirer notre week-end vers le côté taré de la force. On continue donc l’exploration du plus gros week-end métal de l’année, si ce n’est de la décennie. (Photos : T.H.C. / Gaël Mathieu)
Après une première journée émouvante en retrouvailles (Electric Wizard, les potes, le soleil, tout ça…), rien de tel que de se réveiller au son des Gallois de HARK. J’ai beaucoup d’affection et de respect pour ces mecs, surtout depuis que je les ai vus ouvrir pour Red Fang au Glazart en novembre 2012. Comment dire : il se dégage une telle énergie positive de leurs concerts, alors que le son HARK (un mélange de heavy classique et de post-métal post-apocalyptique) est quand même foutrement gloomy et pénétrant au possible. Aujourd’hui, HARK dévoile sa toute-puissance devant une Valley électrisée, et montre qu’il y a « bon groupe » et « bon groupe » (un peu comme avec « le bon hardeuh rock » et « le mauvais hardeuh rock »). Et on a pas trouvé meilleur ptit déj que cette salve de morceaux heavy épiques rendues par un groupe au top de son art, et clairement ravi d’être là. Big up, lads.
Ayant encore dû passer un temps infini au point presse pour le taf, je passe directement à l’un des points forts de la journée : la performance rock’n’roll puissance mille de MOS GENERATOR sur la Valley. J’avoue que dès les premières notes du génial « Beyond The Whip », je ressens une frustration énorme du fait d’être en mission dans la fosse photo, plutôt qu’au premier rang à headbanguer avec les copains. Pendant exactement 40 minutes, le power trio nous donne une putain de LEÇON de heavy rock à l’ancienne, à base de rythmiques puissantes et de solos à en décrocher les étoiles, le tout dans un esprit 100% « feel good ». Le trio n’hésite d’ailleurs pas à se lancer dans une poignée de jams très cool, pendant que l’assistance tape joyeusement dans ses mains (très souvent à contre-temps, d’ailleurs). À noter que la voix de Tony Reed est aussi impeccable et puissante en live que sur album. Touché par la réaction super positive de la Valley, le monsieur nous balance même une centaine de patches « spécial Hellfest » pour nous montrer sa gratitude à la fin du concert (et nous, d’avoir le sourire de gamins de 8 ans lorsqu’ils découvrent la magie des vignettes Panini). On aurait juste aimé que ce concert ne s’arrête jamais… Gros rayon de soleil dans la Valley, et pour cause !
Prochain groupe sur ma liste : les Américains WITCH MOUNTAIN. Bien que leur album « South Of Salem » ait tourné un nombre incalculable de fois dans mes oreilles, je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre en live. Lorsque la chanteuse arrive sur scène, je me dis « tiens, je l’imaginais pas aussi mignonne ». Et globalement, c’est un peu la seule impression que je vais garder de tout ce concert, les vocalises haut perchées et pourtant si faiblardes d’Uta Plotkin me faisant fuir au bout d’un quart d’heure à peine. Si seulement elle avait un minimum de charisme pour rattraper le coup, mais non. Dommage, y’avait pourtant un sacré truc à se mettre sous la dent avec ce groupe ! Pour le charisme de « doom mama » en revanche, il n’y a pas meilleure ambassadrice que Lori S. d’ACID KING (ci-contre). Au risque de me faire fusiller puis pendre haut et court, je n’ai jamais accroché à ce groupe, que ce soit sur album ou sur scène. Je me redonne une dernière chance en ce deuxième jour de Hellfest, mais rien n’y fait : je trouve leurs morceaux extrêmement plats. Je décide donc d’aller me poser dans l’herbe aux abords de la tente, histoire de rester en mode doom, parce que bon voilà quoi.
Un deuxième moment d’anthologie rock se prépare en ce deuxième jour de Hellfest, alors que CLUTCH sont sur le point de prendre d’assaut la Valley. Pour la première fois du week-end, la tente dégueule de monde. Entendre la si particulière intro « We Need Money » de Chuck Brown & The Soulsearchers me fait déjà regretter de faire le plancton dans la file pour le pit photo, alors que toute la fosse est déjà en train de shaker son booty… Neil Fallon débarque alors à la cool avec ses collègues et déclenche aussitôt un tonitruant « The Mob Goes Wild ». En deux-deux, la Valley toute entière crépite de joie, et pas juste parce que tout le monde ici est archi content de voir Clutch, ni parce que beaucoup de mes congénères sont déjà complètement entamés, mais surtout parce que le groupe est en surforme et nous balance une setlist béton armé. Après le set déjà diablement rock’n’roll de Mos Generator à midi, CLUTCH libère les dernières âmes réticentes, et nous fait nous dire que jamais la Fête de la Musique n’a été aussi dignement fêtée que ce soir. Le groupe donne vie à cette « Crucial Velocity » dont Neil aime tant se targuer d’avoir. Fastest in the lane, indeed. Mais aussi l’un des sets les plus vibrants et euphorisants de tout ce goddamn week-end. MERCI CLUTCH.
Après une pause recharge de téléphone au coin presse, d’où je peux mater du coin de l’oeil le concert de SOULFLY sur la Mainstage (en mode « Jump da fuck up/Pump it up/On fait tourner les serviettes »), il est l’heure pour moi de découvrir DEEP PURPLE en live (eh ouais, on est pas tous nés dans les années 60/70). Vu le monde sur la plaine des Mainstages, j’opère un repli aux portes du Kingdom Of Muscadet, pour mater le concert depuis les écrans. Lequel s’avère aussi stimulant qu’un épisode d’Inspecteur Derrick. Vu les légendes, j’attendais un minimum de frisson. Que tchi. À moitié en train de m’endormir, je réalise soudainement que MONSTER MAGNET sont en train de jouer sous la Valley. J’y vais, histoire de rattraper un peu le coup… C’était sans compter sur un énorme coup de barre qui me tombe dessus (après une journée à faire des kilomètres sous le cagnard et dans la poussière). Je m’endors à moitié pendant « Look To Your Orb For The Warning ». FAIL. C’est donc (attention, encore plus gros fail) malgré mon envie de voir PHIL ANSELMO & THE ILLEGALS (et éventuellement un tout petit bout d’AEROSMITH avant ça) que je me rentre au Green Camp pour… me coucher. Pathétique jeunesse. Un magnifique « Dream On » va d’ailleurs à moitié me tirer de mon sommeil. Au moins, j’aurais eu « un bout » d’Aerosmith… Bonne nuit, Hellfest. Sois en forme : demain on termine en apothéose !
LIRE REPORT DES VENDREDI ET DIMANCHE AU HELLFEST 2014
Last modified: 5 octobre 2014