« Reflections of the Negative » : un split EP qui mérite sa chronique à lui tout seul, une fois n’est pas coutume. COUGH et WINDHAND (les deux formations les plus heavy de Richmond, Virginia) sont sur le point de lâcher un 3 titres doom hiroshimesque, qui risque de se hisser très haut dans votre classement 2013. Un orgasme de 35 minutes, ni plus ni moins. Et quand on sait que Cough est en tournée dans toute l’Europe ce printemps, on a deux fois plus de raisons de se le procurer…
ARTISTE : COUGH / WINDHAND
ALBUM : « Reflections of the Negative » EP
DATE DE SORTIE : 16 avril 2013
LABEL : Relapse Records
GENRE : doom métal
NOTE : ✩✩✩✩
Ma chronique pourrait se résumer à un seul mot : ffssshhhhhhh… Parce que dès les 30 premières secondes de l’EP, la fonte des cerveaux est imminente.
« Athame », le morceau présenté par COUGH est la quintessence même du doom, pourtant il n’attend pas pour nous jeter dans la fosse. Son intro de batterie lancinante donne l’impression d’être enfermé dans une cellule avec un orque qui se prépare à vous saigner, faisant résonner sa massue sur les barreaux rouillés de votre cage. Puis un orgue funeste s’infiltre progressivement, rajoutant un côté esthético-macabre à l’ensemble. Pendant 9 minutes, les guitares sur-alourdies ne sont là que pour rythmer les hurlements de détresse de Parker Chandler. On ressent la même ivresse qu’à l’écoute d’un Electric Wizard, la lourdeur étant aussi écrasante qu’elle est orgasmique. Et son point culminant est étrangement atteint à mi-parcours, lorsqu’un break de gratte sous-tuné vient introduire la deuxième phase du morceau. Ça sent la revanche. On ne voit pas le visage de Chandler, pourtant on imagine très bien une expression haineuse et démoniaque teinter son visage : « The time has come for sacrifice…« . Un break mortel qui ne manque pas de créer une nouvelle dynamique dans cette superbissime tranche de doom. Cough n’aurait pas pu choisir meilleur titre que « Athame » pour ce morceau, tant on a l’impression que sentir les riffs s’infiltrer par la force, telle une dague dans nos veines. Douloureux, mais nécessaire.
Derrière une telle démonstration, WINDHAND a intérêt à assurer. Contrairement à leurs collègues, le groupe balance du riff direct. Une démonstration de puissance qui s’étend sur deux morceaux, lesquels semblent s’emboîter et ne faire qu’un. La preuve : à la première écoute, je ne me suis même pas rendue compte que j’étais passée de « Amaranth » à « Shepherd’s Crook ». En fait, l’uniformité est telle que je ne vois pas vraiment l’intérêt qu’ils ont eu à faire deux morceaux. Un seul de 18 minutes aurait largement fait l’affaire (histoire aussi de faire le poids face au monument « Athame ») ! Windhand fait preuve d’une approche plus old school et d’un son plus crade que Cough : les voix lointaines de Dorthia Cottrell sont soutenues non pas par un mur de guitares vrombissantes, mais par une lead guitar qui s’exprime pendant près de 18 minutes. Et même si l’effort n’arrive pas à la cheville du morceau de Cough, il est tellement heavy et brillamment exécuté que ça suffira à vous faire baver de plaisir.
Je ne sais pas ce qui inspire à ce point les groupes de Richmond, et d’ailleurs je ne veux pas le savoir, mais ce qui est sûr c’est que ça fait son putain d’effet sur la scène locale. Cet EP est un must-have pour les fans du genre, à consommer sans modération, jusqu’à ce que mort s’en suive.
Last modified: 22 décembre 2013