Pallbearer + Baroness + Graveyard @ L’Olympia (Paris, 09.11.24)

Written by Live

C’est avec l’exposition Zombi du musée du Quai Branly que ma journée du 9 vovembre avait commencé, autant dire qu’on était déjà dans un thème lourd et sombre, de quoi préparer au mieux cette soirée qui s’annonçait épique. C’était aussi une grande première pour moi à l’Olympia. On ne va pas se leurrer, personne n’avait vu venir cette tournée et ce plateau tant le grand écart de style entre Pallbearer et Baroness d’une part, et Graveyard de l’autre, semblait périlleux. Et c’est donc plein de curiosité, mais aussi les yeux brillants que je pénétrais enfin dans cette salle mythique, celle qui aura vu défiler aussi bien les Beatles, les Stones ou Nina Simone que… Jean-Marie Bigard.

Premier constat, le public est là et motivé. Certes, l’Olympia n’affiche pas complet mais la fosse sera suffisamment remplie pour que le concert soit agréable. Deuxième constat, ça sonne. La salle n’a pas usurpé ses lettres de noblesse. À peine le temps de passer au merch (toujours une étape incroyable quand Baroness et les designs de John Baizley sont présents) que Pallbearer attaque déjà. Un set de qualité mais malheureusement bien trop court et, surtout, dans une ambiance trop peu propice à leur post-metal : les lumières de la salle sont encore allumées, la majorité du public n’est pas encore en place. Cela dit, pendant leurs 30 minutes montre en main, les Américains donnent tout et on a hâte de les voir sur un set plus long que les micros premières parties auxquelles ils nous ont habitués en France ces dernières années.

C’est donc déjà l’heure de Baroness, et à en juger par le fait qu’un membre sur trois du public arbore leur merch, c’est l’attraction principale pour les parisiens. Le set commence sur les chapeaux de roues avec l’excellent “Last Words” et ce solo devenu viral sur TikTok de notre Baronne préférée, Gina Gleason. John est dans un bon soir, on le sent chatouilleux, excité, prêt à bondir sur chaque accord. Nick à la basse est particulièrement remuant lui aussi, le set s’annonce donc sous les meilleures auspices. Et l’entame se fait finalement part trois titres issus de “Stone” entrecoupés du classique “March To The Sea”, pour un premier chapitre de show ultra maîtrisé. On notera aussi l’excellent travail du front of house, recalibrant régulièrement les voix de Gina et John pour les passages plus posés aux harmonies vocales plus complexes, et donc parfaitement mises en avant.



La suite, c’est le toujours magistral enchaînement tiré de Purple : “If I Have To Wake Up (Will You Stop The Rain) / Fugue” et “Shock Me”. Durant cette pause enchantée de moments de grâce avant des explosions salvatrices, le public semble tout bonnement scotché et conquis. Un petit détour plus expérimental avec “Swollen and Halo” et “Tourniquet” et voilà que déjà, les lumières rouges envahissent l’Olympia. “Isaak”. Culte et indémodable. Pourtant, c’est bien “Take My Bones Away” qui va crucifier le public, se lançant enfin dans les premiers pogos!

Ce fut bref mais intense, une heure top chrono mais quelle énergie, quelle justesse dans l’exécution et quelle scénographie! En associant leur jeu de lumière à chaque pochette d’album et avec ce fond de scène aux accents vaudou (me rappelant donc l’expo vue le matin même), Baroness nous démontre encore une fois leur savoir-faire à l’américaine. C’est une machine bien huilée, efficace et pourtant touchante et audacieuse qui nous a, une fois de plus, comblée ce soir.

Malheureusement, pour beaucoup, c’est là que la soirée s’arrête. À la surprise de certains, c’est près du quart du public qui prend la poudre d’escampette avant le set de Graveyard et c’est bien dommage! Car les Suédois viennent avec un nouveau line-up à cinq et ça change tout ! Libéré de ses obligations guitaristiques, Joakim Nilsson semble plus juste et plus énergique qu’à l’accoutumée. Il harangue et se contorsionne, mix irréel entre la fougue d’Iggy Pop et la classe d’un Morrison. 



Entre les parties plus intimistes et celles de rock n’roll rageur, le groupe nous plonge pendant un peu plus d’une heure dans une ambiance minimaliste baignée dans le peu de lumière des quelques grosses ampoules présentes sur scène) pour un set pourtant très intense. Les tubes y passeront tous, de “Hisingen Blues” à “Uncomfortably Numb”, en passant par le petit dernier “Breathe In, Breathe Out”.
Un rappel avec notamment une version absolument dantesque du cultissime “The Siren” et le set touchait déjà à sa fin. Graveyard nous a offert une prestation pleine d’énergie et a finalement bien assumé ce statut de tête d’affiche. Dommage que le public ne l’ait pas tout à fait entendu de cette oreille.

C’est ainsi qu’une belle soirée prenait fin. Je savais que ce concert, dans cet écrin, serait une bien belle surprise, et je me suis endormi comblé, prêt à affronter l’hiver !

Last modified: 12 novembre 2024