HELLFEST XVII : retour sur l’épique édition 2024.

Written by Live

Vu la météo de ce mois de juin, certains redoutaient un Hellfest pluvieux. Plus vieux, il le fût également. Le public du plus gros festival de musiques extrêmes vieillit, et on y croise désormais plus de têtes grises que de jeunes metalfreaks chevelus. Le fantôme des années 90 planait sur Clisson : il faut bien flatter l’adolescent qui sommeille dans le quadra, et ce n’est pas les headliners qui me contrediront. Machine Head, Lofofora, Prodigy, The Offspring, Tom Morello, QOTSA, Dimmu Borgir… et les Foo Fighters de Dave Grohl, incarnant à lui seul la musique de cette décennie. (PHOTOS : Sylvain Golvet)

La XVIIème édition n’échappe pas à son lot de records battus et de superlatifs : 240 000 festivaliers se sont donné rendez-vous pour engloutir 1 million de pintes et mitrailler sous tous ses angles le nouveau jouet à 4 millions d’euros de Ben Barbaud : la Gardienne des Ténèbres, star de la première journée et chimère mi-femme mi-scorpion de plus de dix mètres de haut crachant feu et eau, n’en reste pas moins une réussite.

Les records sont à la mode sur cette nouvelle édition. À commencer par Slaughter To Prevail qui n’a qu’une idée en tête : provoquer le plus gros wall of death du monde. Oui, du monde. Ils étaient 10 000 selon Alex Terrible, 500 selon les chiffres de la préfecture, le décompte est toujours en cours. Cette subite envie de wall of death, beaucoup l’auront tout le week-end : les Smash It Combo (Micromania nü metal) ou les Dead Krazukies (punk à roulettes) dont l’exercice se résume à un cliché supplémentaire à cocher sur la to-do list d’un passage réussi au Hellfest. Steel Panther, toujours aussi à chier, aura au moins le mérite cette année de tourner cette nouvelle lubie en dérision avec son « Wall of Nichones ». Pas besoin de traduire.

Valley et Warzone au corps à corps.

Et puis il y a les autres. Les trios. Ceux qui ne trichent pas. Sans fioritures et autres subterfuges. Ceux qui savent retourner une scène à la seule force de leur putains de chansons. Et pour cela, il fallait zoner du côté de la Valley. Dès le vendredi matin, nous avions droit au punk furieux mêlé de blues hypnotique de Red Sun Atacama. Les French desert punks sont bien sûr intimidés par l’accueil qui leur est réservé mais ne faillissent pas dans leur mission de nous réveiller à grand renfort de fuzz. Autre trio, transalpin cette fois-ci, Black Rainbows, qui ne se ménage pas pour mettre une dérouillée stoner à tous les aficionados du genre. C’est un concert maîtrisé de bout en bout par la bande de Gabriele, avec une mention toute spéciale pour leur « Superhero Dopeproof » du dernier album et la désormais mythique reprise du MC5 « Black To Comm ». Kick Out The Jams, Motherfuckers !

Gozu n’avait qu’un mot d’ordre : « make FAT great again ». Les Bostoniens aiment quand les guitares sonnent lourd. Et nous aussi. Toujours le vendredi, Planet of Zeus ne voulait absolument pas laisser retomber la pression. Sauvant les miches des suédois Gaupa complètement à la bourre en jouant à la place de leur créneau horaire, les Grecs délivrent leur recette bien personnelle d’un rock couillu assaisonné de gimmicks stoner et grunge — Babis qui éructe des hymnes de stade comme « Gasoline », la groovy « Macho Libre » ou la furieuse « Vigilante » en fera suer plus d’un dans le pit. En digne héritier des Hellacopters et Gluecifer, Kvelertak en profitera pour confirmer tout le bien qu’on pense du déjanté et charismatique Ivar Nikolaisen, visiblement ivre, ivre de black’n roll pour raviver la flamme du bruit et de la fureur en ce samedi bien morne.

Mais la palme du total mayhem revient sans contestation possible à 1000Mods, autre fournisseur grec en matière de branlée. La dernière fois qu’on avait vu un bordel pareil sous la Valley, c’était avec les fous furieux de Red Fang…

Au rythme du martèlement des fûts de Labros, le groupe muscle son jeu, pour une masterclass de stoner rock puissant et anthémique à souhait. Malgré un groupe quasi mutique, la Valley, débordant sur les côtés, devient assez vite un chaudron dans lequel le groupe déverse un flot continu de brûlots stoner tous plus incendiaires les uns que les autres… Les circles pit deviennent maelström et on ne compte plus les corps en sueur bloqués sur l’autoroute du slam sur un final complètement épileptique. Heureusement que ce concert a été enregistré par Arte, les survivants racontent que c’était l’un des concerts les plus agités du week-end. C’est ça l’esprit : juste du son, des putains de chansons et un public au diapason. 

Et pour donner la réplique, la scène hardcore n’était pas en reste sur la Warzone. On retiendra notamment Eight Sins avec son leitmotiv « plus c’est con, plus c’est bon » qui a de quoi foutre le smile à l’apéro. « Transformez moi cette fosse… en fosse sceptique ! » Définitivement les Municipal Waste à la française. Le groupe australien Speed, dont c’est le dernier concert d’une  longue tournée à travers l’Europe et les USA, investit entièrement la scène, en long et en large, sur les côtés, à l’endroit comme à l’envers, tous pecs dehors. Et il y avait de quoi mosher sur ce hardcore bourre-pif gavé de breakdowns, dont celui du titre « The First Test » dégainé à la flûte traversière. Véridique.

Il faut dire que la musclée et tatouée formation de Brooklyn Biohazard était elle aussi sacrément attendue par les fans, puisque la rockstar/pornstar Evan Seinfeld est de retour dans le groupe qui  commémore cette année les 30 ans du culte « State Of The World Address ». Ultra codifié mais terriblement efficace. Sans contestation possible. Niveau vétérans du HxC — Venice Style cette fois-ci — on n’a pas pu s’empêcher de s’agglutiner devant la énième participation de Suicidal Tendencies (ST pour les intimes dans le pit). La question n’était pas de savoir si le public serait invité à foutre le boxon sur scène, mais QUAND. L’assistance vidéo à l’arbitrage d’Arte nous apprendra que c’est au bout de la 28ème minute de jeu. Le capital sympathie de Cyco Miko est toujours intact, et moins il blablate, meilleur c’est. Mais le raz-de-marée de clameurs viendra dimanche pour les Challengers de la Warzone.

Très loin d’un HxC standardisé, on retrouve dans Drug Church une qualité à la fois brutale et touchante, entre absurdité, frustration, humour et honnêteté qui fait mouche. Rarement nos coeurs n’auront subi autant de distorsions que nos corps, les New-Yorkais provoquant à la fois rires et larmes dans une essoreuse à corps en guise de circle pit. Même la sécurité, remerciée pour son professionnalisme, semblait heureuse de participer à cet improbable et infatigable fracas de corps. Drug Church, tu peux pas test. On aurait bien voulu vous parler de Gel (malheureusement trop tôt pour nos carcasses), on se refait avec Scowl qui décroche la mention spéciale de cette sélection de musique enragée. Aussi fauve que rentre-dedans, Scowl dégaine un « Hardcore Kawaï » que vous ne devriez absolument pas sous-estimer. Mené par Kat (sans « e ») Moss, la musique du combo est un bonbon acidulé goût Carolina Reaper qui vous déchausse les dents comme jamais. Ça griffe, ça mord et en 35 minutes chrono, vous repartez en civière, la bouche en coeur.

More Women on stage.

Niveau parité, parlons-en : cette édition est émaillée de formations menées par des femmes. Gaupa finit par séduire son public grâce aux chorégraphies et à la voix mystérieuse « venue du froid » de la chanteuse ; Spotlights, trio new-yorkais dont la chanteuse nous plombera d’une douche de basses ; en Mainstage, Nova Twins explose les standards à coup de noise-pop déformée par un flow ravageur. Inspiré par la rave punk de Prodigy et les bidouillages de Morello, le duo déride les métalleux (et puis les autres aussi). La grande prêtresse Chelsea Wolfe marquera de sa présence une Valley sous une pluie battante. Qu’importe la musique tortueuse et saturée, c’est la voix ensorcelante de Chelsea qui prévaut. Jusqu’à l’épurée « Flatlands » jouée en acoustique, moment suspendu qui calmera les cieux.

Sur disque comme sur scène, Julie Christmas est épaulée par Johannes Persson de Cult of Luna, ce qui donne l’un des sons les plus nets et puissants du week-end. Mais surtout, Julie retient presque à elle seule toute l’attention par une prestation aussi construite qu’imprévisible, révélant derrière une voix protéiforme et un personnage insaisissable une femme complexe n’hésitant pas à montrer ses fêlures.

Sans aucun doute, c’est à la Valley que nos coeurs battront le plus fort. C’est un parterre débordant au-delà de la statue de Lemmy qui vient vibrer au son de Brutus. Certains arrivés ici par hasard, restent subjugués par ce qui se passe sur scène. Les autres sont toujours autant captivés par la charismatique et touchante Stefanie. Faisant la part belle à « Unison Life », la setlist nous donnera des frissons. C’est les yeux embués que le public acclamera Brutus, visiblement aussi ému (aux larmes) que nous. Mais c’est The Mother of Doom aka. Lori S. avec Acid King, venus tout spécialement de San Francisco pour remplacer Witch au pied levé, qui nous a offert un rituel doom psychédélique, aussi hypnotique que classieux. Et comme si les astres avaient compris qu’il se passait quelque chose de grand ce vendredi soir, leur performance se parera d’un magnifique coucher de soleil. Tout simplement majestueux.

Tout aussi grandiose fût l’autre headliner de la Valley, All Them Witches. Voici la version blues du mega trip pour amateurs de voyages en tapis volant. Le groupe de Nashville délivrera une leçon magistrale d’atmosphère où chaque instrument est exactement là où il devrait être. A commencer par ce clavier tantôt hypnotique, tantôt lugubre, dont on se dit que certains devraient s’en inspirer plutôt que d’en étaler partout inutilement. L’enchaînement de la surréaliste « Funeral for a Great Drunken Bird » et la sournoise « When God Comes Back » reprise en choeur, finiront de conquérir un public transi complètement acquis à la cause du trio (tiens, tiens encore un).

Slogans vengeurs et reprises qui font pschit.

Actualité oblige, la politique et les sujets de société s’inviteront sur scène. Des drapeaux palestiniens, des bannières LGBT, des slogans sur des guitares, un groupe lancé pour défendre la préservation des écosystèmes (Savage Lands)… Mais le plus vénère de tous reste bien évidement Reuno de Lofofora, tant dans les textes que dans le décor, allant jusqu’à écrire en lettres géantes « Lofofora nique le R Haine ». Fidèle à ses principes, il ne manquera pas d’égratigner Shaka Ponk au passage et de partager la scène avec des Femens. Conseil aux deux activistes présentes : préparer un tantinet son discours la prochaine fois. Show Me The Body, punk dans l’âme mais combinant hip-hop alternatif et noise pour un son des plus abrasifs, a profité de sa venue sur la Warzone pour aborder tous les sujets qui partent en couille dans notre société. La reprise au banjo de « Sabotage » des Beastie Boys, âpre et saturée, reste un des moments forts de leur set.

Niveau reprises, certains en ont profité pour faire étalage de toute leur fainéantise à commencer par The Offspring et son medley raté de chansons cultes pour combler entre les pitreries et les blagues tombant à plat. Dans le même genre, Tom Morello, capitalise sur les titres de ses anciens groupes et nous pond un mélange instrumental des riffs les plus mémorables de RATM, allant jusqu’à faire chanter « Killing In The Name » entièrement par la foule. Rend l’argent, Tom.

Mais la reprise la plus inattendue de ce Hellfest, celle qui restera certainement aussi célèbre que l’annulation de Manowar en 2019, est « L’Aventurier » par Metallica. Je répète, « L’Aventurier » d’Indochine. Moment de malaise absolu devant cette « interprétation » sur-dégueulasse. Oui, il y a beaucoup à dire sur ce second passage des Four Horsemen. Mais retenons donc cette reprise comme symbole de la décrépitude du groupe, au point que certains d’ici quelques temps n’hésiteront pas en faire des T-shirts. Je prends le pari. Pendant que la Mainstage subit ses vieilles superstars, il est préférable de prendre le thrash en biais. Ça tombe bien, Mr Bungle vient spécialement ressusciter sa première démo avec l’aide de vrais MVPs du genre. Et quand le thrash atterrit dans les mains de ces éternels adolescents, ça va vite, haut, loin, ça fait rigoler fort, ça dégouline et ça colle aux doigts, surtout après ce « All By Myself » rebaptisé « Go Fuck Yourself » en hymne à l’onanisme, repris en choeur par une Valley trempée, et pas que par la pluie.

En parlant de surprises, on notera le passage de Dool le dimanche, formation néerlandaise proposant un rock très sombre entre ambiances gothiques et influences psychédéliques. Leurs mélodies prenantes gagneraient à être plus connues par chez nous. Ceux qui ont tendu l’oreille, auront reconnu une reprise de « Love Like Blood » de Killing Joke assez inspirée et réussie. Mais l’autre petite sensation du dimanche était High Vis, à la Warzone cette fois-ci. Imaginez donc, pour faire (très) simple, des titres d’Oasis joué par Fugazi. Ça donne ce mélange fortement inspiré de toute la clique Madchester au service d’une musique profondément marquée par les origines sociales de ses membres mais galvanisée par l’énergie Punk/HxC de leur jeunesse. À réécouter d’urgence donc.

Enfin la bonne surprise vient souvent lorsqu’on ne l’attend pas. En clôture du vendredi soir, The Prodigy captera ceux venus pour Machine Head (dons certains diront que leur prestation fût tout aussi excellente) et fera même danser les plus réfractaires d’entre nous sur les bidouillages de Liam Howlett et les raps scandés par Maxim. Au rayon électro, le duo est bien plus légitime que Carpenter Brut (jouant sur la même scène l’année dernière au Hellfest) et plus mordant que jamais, en électrisant ses plus gros tubes de « Music For The Jilted Generation » et  du cultisssime « The Fat of The Land ». Elle était peut être là notre vraie régression adolescente.

Et puis il y a ceux dont on attendait un peu plus, à commencer par les suédois de Graveyard à qui il manquait un petit quelque chose pour nous faire chavirer complètement. Fu Manchu clôtura une journée de rêve pour tout amateur de son originel de la Valley. Les classiques s’enchaîneront, et les nouveaux titres « Hands Of The Zodiac » et « Loch Ness Wrecking Machine » se fondent bien dans la sélection très burnée de ce soir. Le groupe nous finira même avec un « Saturn III » impeccable. Mais la mécanique à riff est peut-être un peu trop bien huilée ce soir et on regrettera de ne pas sombrer dans le foutoir stoner de leur dernier passage sur cette même scène. Enfin, qu’est-ce qui a bien pu passer par la tête des programmateurs pour faire jouer High On Fire à midi sur une Mainstage ? En 40 minutes, difficile de retranscrire la puissance écrasante des riffs de « Cometh The Storm » devant un public clairsemé et pas forcément réceptif.

Vin rouge et hymnes rock 90’s.

Ce report ne serait pas totalement complet si nous n’avions pas un mot sur les derniers headliners de cette édition. Queens of The Stone Age tout d’abord, en mode auto-pilote qui s’en sort plutôt bien malgré un Ginger Elvis bien raide au red wine. On a eu peur lorsque soudain, hagard, il s’est mis à déambuler devant les crash barrières avant de se reprendre et finir en beauté avec ses Queens sur le triptyque réjouissant « Make It Wit Chu », « No One Knows » et « A song For The Dead ».

Quant à savoir si les Foo Fighters sont persona non grata au festival des musiques extrêmes, rappelons que Dave Grohl a toujours su exprimer sa passion pour le metal sous toutes ses formes. Il avait notamment monté Probot, projet collaboratif avec quelques pointures heavy dont Lemmy Kilmister (qui n’en manquait pas une pour rejoindre son pote sur scène) ou dernièrement Dream Widow, groupe de metal fictif aussi drôle qu’excellent… Bref ce dimanche c’est le retour des Foo Fighters en France avec Josh Freese martelant les fûts comme s’il fallait qu’il prouve sa légitimité au sein de la formation. Puissance, maîtrise, émotion et hits en pagaille, c’est une leçon de Rock à l’américaine qui est donnée par Dave Grohl et sa bande. Point de feu d’artifice au-dessus de nos têtes en clôture du fest. Non, ce soir, l’émoi était dans nos coeurs à l’écoute de « The Teacher » chanson dédiée à la mère de Dave, décédée peu de temps après Taylor Hawkins et bien sûr l’emblématique « Everlong », hymne mythique du rock alternatif des nineties… Oui, l’esprit de cette décennie était bel et bien présent sur cette édition.

Il y a toujours fort à dire à la clôture de l’un des festivals préférés des Français. Avec son lot de critiques, c’en est presque devenue une tradition. Il va falloir désormais l’accepter : le Hellfest se transforme petit à petit en ce parc d’attraction pérenne et permanent où le festival en lui-même en sera LE moment fort de l’année. Voire toujours plus : plusieurs événements pendant l’année et/ou plusieurs Hellfest à travers l’Europe. Think big, motherfuckers. On y vient désormais en famille : un Hellfest Kids a été programmé le jeudi en marge du festival avec stand de maquillage, eau, casque et musique à 92 dB. On croit rêver. L’iconisation des codes du metal à outrance sans sa musique. Les costumes Pikachu ont désormais remplacé les vestes à patchs et le festivalier moyen dépense environ 400€ par jour pendant l’évènement… Reste à chacun de trouver comment aborder le festival. À chacun de savoir le vivre à sa façon et de se divertir avec la musique qu’il apprécie. Parce que si vous venez pour la musique, sachez que le son n’a jamais été aussi bon. Partout. Tout le temps. Et pour moi c’est le gros progrès du festival. Un mot bien sûr sur la programmation, qui elle aussi a fait débat. Rappelons le principal attrait de l’évènement : as usual 50 % des groupes jouent pour la première fois à Clisson. C’est donc l’occasion de voir des artistes qui tournent peu dans nos contrées.

Dans le détail, la Valley devient peu à peu ce laboratoire de musiques façon mini Roadburn alors que Temple se transforme en fête médiévale avec biniou et fourrures, où le black metal est le grand perdant dans l’affaire. À l’heure où tous les festivals généralistes peinent à faire le plein et revoient leur modèle économique, le Hellfest doit préserver son caractère et sa spécificité. Programmer des groupes que l’ont peut apprécier ailleurs (et régulièrement) n’est pas forcément la réponse la plus adaptée.

Un big up à mon teammate Sylvain Golvet qui sait toujours aussi bien capter l’ambiance du festival avec ses photos. Merci à Claire et Greg pour leur aide précieuse sur cette édition !

Top 5 Mama Doom/Beeho : 1. Kverlertak 2. Foo Fighters 3. Drug Church 4. 1000mods 5. Acid King
Top 5 Sylvain Golvet :  1. Brutus 2. Mr Bungle 3. Julie Christmas 4. Acid King 5. Drug Church
Top 5 Yannick K. : 1. Drug Church 2. Brutus 3. All Them Witches 4. 1000mods 5. Foo Fighters

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Last modified: 27 juillet 2024