Malgré un nombre de passages à Paris plutôt conséquent depuis 2019, on a toujours raté Frankie and the Witch Fingers en live. Un lieu où leur réputation n’est pourtant plus à faire. Forcément, on appréhende et on préfère ne pas se spoiler en retardant l’écoute de leur récent Live at Levitation. On trépigne. On a hâte. Vite !
En attendant, Ménades n’est pas là pour nous conter fleurette. L’ambiance punk rock garage est posée dès les premiers instants et tant pis pour vous si vous vouliez commencer la soirée en douceur. Trois points notables chez Ménades :
1 – Le quintet est mixte mais à majorité féminine, et ça fait toujours plaisir.
2 – Eva au chant a du charisme à revendre et assure telle une cheffe son rôle de bacchante.
3 – Elle chante principalement en français, et ça fait toujours plaisir.
Le groupe compte assurer une tournée US à l’automne et sollicite une aide du public à laquelle vous pouvez participer via KissKissBankBank. On sourit déjà à l’idée d’américains trouvant so charming des paroles comme “Tu pisses le sang / T’es rongé par les vers”. Délicieux !
Pas de tour de chauffe ni de ménagements pour Frankie & The Witch Wingers : les balances terminées, le quatuor démarre pied au plancher sur Empire et Futurephobic, deux grosses décharges du dernier album qui mettent la fosse en délire. Les rôles sont bien distribués : Dylan à la rythmique, Nikki au groove, Josh au fuzz et Nick à la frappe. Le partage assure le dosage parfait de ce cocktail explosif de punk, de rock, de garage et de psyché. Dylan harangue la foule comme s’il voulait la guerre dans le pit, mais pas besoin beaucoup pour galvaniser cette masse sautillante et grouillante qui ne s’arrêtera pas de remuer pendant tout le show.
Même les passages calmes semblent frénétiques. La setlist est certes axée sur l’excellent Data Doom mais ça ne les empêche évidemment pas de sortir quelques bangers des tiroirs comme l’incontournable Dracula Drug ou Realization et Cops and Robbers. Sur Tea, le dernier morceau avant rappel, le rythme semble si intense qu’on se demande si le cœur ne va pas lâcher. Et pour le rappel, on ne pourra pas dire que Dylan aura mouillé le maillot puisqu’il aura pris ses précautions en revenant sur scène sans guitare ni apparat. Le programme est simple : chant possédé et slam sur la foule. FUN FUN FUN !
Last modified: 24 mai 2024