Sorti cet été, le nouvel album du quatuor texan THUNDER HORSE nous a collé une énorme baffe heavy metal comme on n’en avait pas pris depuis longtemps ! Poursuivant une formule qu’ils peaufinent depuis maintenant trois albums, il est désormais impossible d’y coller la moindre étiquette tant les sonorités et les ambiances sont malaxées et triturées. Et tant mieux !
Quand un groupe texan prend le nom du plus grand gisement pétrolifère des USA, on pourrait pensait qu’on va avoir droit à de la musique bas du front, redneck-style et drapeau con-fédéré en avant. Il n’en est rien, heureusement, et c’est plutôt l’inverse : les textes font la part belle à des appels à la révolution, à reprendre le contrôle de sa vie, à ne pas se laisser manipuler, bref : RÉVEILLEZ-VOUS !
Et évidemment, un tel discours ne pouvait avoir d’impact qu’avec des riffs monumentaux et une écriture musicale qui colle parfaitement à la rythmique des mots.
Chaque morceau pourrait être un hymne de soulèvement, accompagnant des hordes d’insurgés des classes défavorisées se dirigeant la bave aux lèvres et le lance-flamme à la main vers les sièges des multinationales qui les exploitent au quotidien. Les fûts martelés comme de l’acier sortant d’un haut fourneau marquent parfaitement les pas de la foule en colère, mais les guitares ne sont pas en reste et si elles sont aussi tranchantes que des hachoirs, c’est pour servir la voix de Stephen Bishop qui se fait plus que jamais le crooner maléfique qu’aurait dû être Al Jourgensen s’il n’avait pas dégoupillé dans la dope.
Difficile en effet de ne pas penser régulièrement à « Filthpig » (la chanson) quand on entend Thunder Horse, tant la lenteur, la voix, la lourdeur et la méchanceté des riffs vient créer une version encore plus apocalyptique que celle des Chicagoans. Rassurez-vous, les texans ne font pas dans le cover band metal indus mais bel et bien dans du heavy rock tout ce qu’il y a de plus mortel et désespéré.
L’intensité ne retombe jamais, à peine une respiration acoustique à mi-course, et c’est éreinté qu’on arrive au bout de ces huit brûlots mais prêts à remettre ça immédiatement, en boucle, jusqu’à la fin du monde. Est-ce que c’est vraiment la fin ? À vous de voir ce que vous voulez encore subir… Mais Thunder Horse accompagnera le Grand Soir avec perfection.
Last modified: 6 novembre 2023