« Close Encounters » (of) the third KIND… Faut-il voir dans le titre de ce troisième album une référence au film de Spielberg de 1977 ? Pourtant la musique de KIND n’a rien d’extra-terrestre et encore moins d’inexplicable ou d’indéfinissable… Non, Matt Couto, Tom Corino, Darryl Shepard et Craig Riggs (répétez-vous encore une fois ce line-up dans la tête, bordel) ne s’éloignent jamais de leur mission de base : livrer un Heavy Rock – canal historique – de haute volée.
Les fondements de leur musique sont en effet à chercher dans un rock alternatif mais académique que nous livre la musique américaine des nineties depuis (au hasard) Alice in Chains ou Soundgarden. Pourtant la musique de KIND détonne. « Mental Nudge », leur précédent album, nous avait déjà donné un avant-goût de la pertinence du groupe en matière de puissance Heavy.
Ces quatre gonzes n’ont en effet rien de commun avec les martiens. C’est plutôt vers la toute-puissance riffique qu’il faut chercher une quelconque comparaison. Leviathan rythmique, behemoth sonique, les synonymes sont insuffisants pour décrire les forces en présence de ce super-groupe.
Matt et Tom font trembler la surface de la Terre tandis que Darryl fait pleuvoir une pluie de parpaings dès qu’on lui en donne l’occasion. « Burn Scar » est exceptionnel à ce titre; « Massive » comme son nom l’indique, ne peut rien faire d’autre que vous secouer massivement grâce au groove tellurique combiné au vacarme de solos volcaniques.
Toujours capté au Mad Oak Studios, « Close Encounters » semble pourtant moins sauvage que son prédécesseur. Plus travaillé, le groupe souligne ses titres de touches prog’ (« Black Yesterday », « Snag », « Of The Ages ») et mélodiques conférant à l’ensemble un intérêt plus consistant que la simple enclume balancée en pleine tronche.
Pourtant, malgré toutes ces structures rythmiques et mélodiques, c’est bien Craig qui est à l’honneur sur ce disque. Ce qu’il esquissait sur « Mental Nudge » explose sur cet opus. Son chant se fait ample, limpide et illumine tous les titres de ses variations. Les choeurs abondent et viennent souligner chaque mélodies ou ponts (« Favorite One », « Of The Ages ») comme on aurait pu en entendre avec Alice In Chains, référence (certainement assumée) appréciable mais troublante tant on jurerait entendre par moments les meilleurs moments de Staley & Cantrell. On préfèrerait que le groupe utilise tout son potentiel au profit de sa propre signature vocale. Mais qu’on ne s’y trompe pas : là où « Mental Nudge » se distinguait par sa fougue, « Close Encounters » brille par ses rutilantes compostions mélodiques. Le tout servi par un barouf Heavy Rock de classe ultime.
KIND emploie toute la palette d’un genre stoner qu’il a à sa disposition, sans jamais dévier. Dans ce classicisme, KIND a de quoi pourtant encore nous surprendre. Le groupe se surpasse stylistiquement parlant sans compromettre le mur de son qu’il a su ériger avec « Mental Nudge ».
Last modified: 26 août 2023
