C’est à croire que j’ai élu domicile au Connexion! Cette fois-ci, on vient voir les tauliers et la relève. Deux générations et probablement un bon gramme d’alcool par litre de sang les séparent, et la soirée s’annonce des plus fascinantes.
De Rookie of the Year à MVP? SLOMOSA prend enfin la route en Europe pour défendre son premier album éponyme unanimement salué par la scène. Bonne nouvelle : le mix est excellent et le chant est bien plus juste que lors de leur set au Desertfest Anvers. Le groupe prend de la bouteille aussi vite que leurs accolytes de tournée ne les descendent !
« Bonsoir, nous sommes Slomosa de Norvège. » Casquette de jeune hipster vissée sur la tête, Benjamin nous gratifie de son meilleur français pour présenter les titres, mais aussi souhaiter un bon anniversaire à Lou, visiblement aux anges de cet honneur depuis le public. Si certains voient surtout chez Slomosa l’energie de la jeunesse, ce live confirme qu’ils sont bien plus que ça. Le savoir-faire dans l’écriture est indéniable. Tout est parfaitement pensé et calibré. Les parties plus posées sont toujours coupées au bon moment par un riff rageur. Le groupe se paye même le luxe d’être vraiment accrocheur, dans un style qui manque pourtant souvent cruellement de tubes.
Un nouveau titre nous est offert, il s’agit de « Rise », dans un style très Truckfighters. Et si on s’en tient à ce que ce nouveau morceau présente, le prochain album va à nouveau marquer la scène de son empreinte. Si certains pourraient trouver ce set un poil trop propre, il n’en demeure pas moins une sacrée leçon. On attend tous de voir jusqu’où les Norvégiens emmèneront leur « toundra rock » !
« Shit don’t change » pour attaquer ce set de STÖNER, et clairement Nick et Brant n’ont pas changé non plus. Dès le premier jam on comprend que ces deux là ont appris à jouer de la musique ensemble et 35 ans après leurs débuts, ils se trouvent toujours les yeux fermés. Sur scène c’est donc une véritable opposition de style : un punk un peu trop hippie et un hippie un peu trop punk, c’est ça Stöner. C’est ça, notre scène. Sous la surveillance de Mario Lalli au merch, c’est tout un pan de l’histoire du rock américain qui nous contemple et se livre devant nous, sans artifice et sans compromis.
Le set est plutôt équilibré entre morceaux des albums « Stoners Rule » and « Totally ». « One million beers », « Own Yer Blues »… Tout le répertoire y passe jusqu’à ce moment hors du temps sur « Stand Down », avec Nick qui pose sa basse sur un morceau funky. Qui l’eut cru ? Il manquait seulement une boule à facette et une piste de roller à l’américaine pour compléter le cliché. Mais que c’est bon quand c’est bien fait. Aux deux tiers du set, le groupe se lance dans quelques brûlots punk hardcore, afin que les 200 braves réunis ce soir assouvissent leur envie de pogo. Enfin, l’inconditionnel medley de Kyuss vient clore le rappel du groupe avec « Gardenia » et « Green Machine ». On n’échappe pas aussi facilement à son passé et sa légende.
Brant et Nick, très bien supportés par un Ryan Güt en feu, nous auront rassasiés pendant 1h15. Les tauliers ont tenus leur rang et la relève est bien présente, un condensé de tout ce que notre scène a de meilleur à nous offrir pour cette belle soirée.
Last modified: 6 juin 2022