«Mec, faut qu’on monte un groupe, on tient un truc là.» Combien de fois avons nous déjà sorti cette phrase, bourrés, pour déchanter le lendemain ? Paradoxalement, il n’a jamais été aussi simple de créer de la musique à l’ère du numérique. Sur le papier, l’aventure Sapiens paraît aujourd’hui abordable : proposer dix démos acoustiques et les envoyer à dix chanteurs métal ou rock différents à travers l’hexagone pour poser leur voix. Pour les prendre à contrepied. Et l’auditeur par la même occasion. Quelques clics, quelques allers-retours par mail et le sujet est dans la boîte. Plus simple à dire qu’à faire, car le studio et les moyens informatiques ne résolvent pas tout, loin de là. En 2019, Il faut une sacrée dose d’audace et de persévérance pour se lancer dans une telle aventure, sans structure aucune. C’était sans compter sur Tibal et Nico, les deux architectes du projet Sapiens. Fortement influencé par les monuments unplugged des nineties, l’album du « duo » (sorti fin 2019) est une réelle surprise, généreux et organique, définitivement contemporain. Pari réussi pour Nico que nous avons rencontré en décembre dernier pour évoquer la genèse de Sapiens. Que l’on aime ou pas ce genre d’exercice acoustique, on ne peut rester insensible à l’aventure complètement DIY que nous raconte Nico : les aléas, les déconvenues, les surprises qui jalonnent la création de ces passionnés. Une leçon de musique mais aussi de ténacité. Notre résolution pour 2020 : soutenir plus que jamais la vraie musique, celle qui est faite avec les tripes.
Yannick K. : Avant de commencer, peux-tu rappeler à nos lecteurs l’origine de Sapiens ?
Nicolas Foucaud : Sapiens a commencé il y a deux ans, avec une envie de faire autre chose après « Human Collapse » (le dernier album de Los Disidentes Del Sucio Motel ndlr) et au-delà de l’échelle des Disidentes… Même si j’ai appris à jouer sur une guitare folk – j’ai toujours joué acoustique -, je fais du gros son depuis mon adolescence. En approchant la quarantaine, tu te rends compte que plein de musiciens de ma génération comme Klone ou Lofofora, ont tenté une expérience acoustique. Dans le parcours de LDDSM, j’aurais été partant pour faire un album acoustique. Mais on était pas forcément tous d’accord pour en faire un maintenant. Du coup je me suis dit pourquoi ne pas faire quelque chose tout seul. Mais je ne me sentais pas de le faire en solo pur. J’ai toujours du mal à m’assumer, encore aujourd’hui, comme chanteur lead : je me vois plutôt comme un guitariste à qui on a planté un micro en face. Et puis par dessus tout, j’aime faire de la musique collaborative, donc l’envie d’inviter des gens à participer au projet prend le dessus.
Et puis je raconte toujours cette anecdote : j’ai acheté une nouvelle guitare. Ça faisait longtemps que j’avais envie de passer à une gamme supérieure et avec la maturité artistique, tes goûts s’affinent. Je cherchais ce son depuis longtemps. Mon revendeur de guitare m’a fait tester ses nouveautés de chez Furch. Et Il a eu raison. Quand je l’ai essayé, c’était le St Graal de la gratte, c’était exactement de ce que je cherchais ! J’aime la jouer, j’aime l’entendre et tout ce que joue dessus, m’inspire. Comme quoi, même à l’ère du numérique, tu peux encore avoir des coups de coeur avec un instrument. J’ai donc ressorti des vieilles maquettes que j’ai rejoué avec cette guitare et elles ont pris une toute autre dimension.
YK : Et toi justement, adolescent dans les nineties, ce ne serait pas non plus une sorte d’hommage à cette décennie rock, celle qui a vu naître des disques acoustiques qui restent des monuments aujourd’hui ? Je pense à Pearl Jam, Alice In Chains, Foo Fighters…
NF : Complètement. Je suis clairement un enfant du rock des nineties. J’ai appris la musique avec. Je me suis passionné pour la musique avec ce son. Il y a des albums qui marquent ton parcours de musicien et parmi eux, on peut citer l’ « Unplugged » d’Alice In Chains ou celui de Nirvana.
YK : Connaissant ton passé musical en dehors des Disidents, il me semblait que Sapiens était lié à une volonté de prolonger le plaisir des concerts de l’International Unplugged Rock’n Roll Society (séries de concerts d’un collectif de musiciens de la scène strasbourgeoise, regroupé autour de l’envie de faire découvrir des classiques du rock)…
NF : Alors ce qui est lié à l’IURRS, c’est ma rencontre avec Tibal (Tibault Fassler ndlr), et ce n’est pas rien ! (rires) Quand on a commencé à bosser sur les concerts de l’IURRS, Tibal bossait dans un magasin de musique. On avait besoin d’un guitare tech pour les lives. On l’a d’abord pris comme technicien mais quand on l’a entendu jouer, on s’est dit que ce serait dommage de ne pas l’avoir sur scène (rires) ! J’ai tout naturellement pensé à lui pour Sapiens parce que c’est un vrai guitariste acoustique. Nos jeux sont différents mais complémentaires : je suis un guitariste de médiator, alors que lui c’est un guitariste de picking. Et par dessus tout, c’est un excellent arrangeur. J’aime partir d’une feuille blanche, lui aime bien démarrer d’une base et apporter sa touche. En plus, connaissant ses qualités techniques, je savais qu’on serait capable d’enregistrer cet album par nous-mêmes. Le choix était donc évident.
Au fur et à mesure que l’on répétait et qu’on ajoutait des couches d’instrumentalisation ou d’écriture, nous étions surpris du résultat. (…) D’une idée qui devait tenir avec deux guitares acoustiques, on est arrivé à un album où 35 musiciens viennent nous prêter main forte !
YK : La première fois que j’ai entendu Sapiens, j’ai trouvé le sujet vraiment couillu. Comment arriver à une telle cohésion sur un tel projet ? N’as-tu jamais eu peur que le projet te dépasse complètement, de perdre prise ? C’est un projet de longue haleine avec des personnalités d’univers différents.
NF: Pas au début. Au départ, j’ai écrit des morceaux sur lesquels j’inviterai des copains et cela devait se limiter à cela. Déjà s’il acceptaient, j’étais content ; s’il en ressortait des morceaux intéressants, je les aurais simplement mis en ligne sur des plateformes de streaming type Soundcloud. Mais au fur et à mesure que l’on répétait dans le studio de Patrick Wetterer (propriétaire du Dub&Sound Studio) et qu’on ajoutait des couches d’instrumentalisation ou d’écriture, nous étions surpris du résultat. C’est cet étonnement progressif qui nous a amené à peaufiner davantage le sujet. Et de fil en aiguille, des parties d’instruments s’avéraient nécessaires et c’est là qu’on a activé notre réseau de potes capables de poser une instru à tel ou tel endroit. D’une idée qui devait tenir avec deux guitares acoustiques, on est arrivé à un album où 35 musiciens viennent nous prêter main forte ! (rires). La pression est donc venue au fur et à mesure.
YK : Justement, quand on lit les remerciements sur la pochette, on se rend compte du nombre incalculable de musiciens qui ont participé à cet album. Peux-tu nous parler un peu plus de tous ces acteurs de l’ombre ?
NF : Patrick (Wetterer) est clairement le troisième homme du projet. Sans lui, on serait jamais allé au bout. J’ai également rencontré Patrick à l’IURRS. Dans la région, il est reconnu pour ces qualités artistiques (notamment au piano) et en tant qu’ingé son du Dub&Sound Studio. Lorsque le projet a pris forme, j’avais toujours imaginé du piano sur quelques titres. Je lui ai donc soumis mes maquettes, et en tant que grand fan de Pink Floyd, il a reconnu mes influences et s’est naturellement proposé pour poser du piano sur le sujet. On s’est retrouvé à bidouiller dans son studio et son excitation autour du truc l’a naturellement amené à faire des suggestions et à nous proposer de travailler dans son studio. Nous ne sommes pas multi-instrumentistes, la seule contrainte d’alors était donc de trouver quelqu’un capable de jouer de tel ou tel instrument. Que ce soit de la batterie avec Greg de LDDSM ou de l’harmonica avec Victor de Dirty Deep etc… Ça s’est fait tout simplement : on avait une idée d’instrument pour chaque titre et on a pioché dans nos potes, ceux qui étaient capables de participer à l’aventure. Et Patrick nous a surtout permis d’enregistrer ce que nous avions imaginé.
YK : Patrick c’est un peu comme une boite à outils ?
NF : Voilà clairement ! Il a un tel vocabulaire musical, peu importe où tu vas l’emmener, il va réussir à trouver sa place. Il arrivait toujours à se caler sur nous et proposer des harmonies qui nous correspondait parfaitement, malgré le peu d’explications que nous pouvions lui fournir. Et ça c’est impressionnant. Autre personne « Boite à outils » : Zeynep d’Hermetic Delight. Elle chante sur le morceau de Mat Peq « C’est gênant ». Matt voulait une dualité homme/femme sur son titre et il nous a donné comme référence un side project dénommé Lovage où Mike Patton prête sa voix. Je contacte Zeynep pour lui proposer l’idée… Sans rien préparer, juste en fredonnant quelques idées, Zeynep nous balance exactement ce que nous souhaitions entendre sur piste ! Avec Tibal nous étions impressionnés. On a simplement appuyé sur REC et laisser Zeynep improviser. C’était fou et magique.
« Si tu ne trouves pas les gens en face capables de comprendre ce que tu souhaites exprimer sur disque (et capables de le jouer) et bien tu tires un trait dessus… (…) Pour moi c’était mon réseau de copains et ce projet c’est aussi et surtout un prétexte de tous les faire jouer. »
YK : On a l’impression que vous avez laissés une grande part à l’improvisation alors que sur disque, l’ensemble paraît très travaillé et arrangé. On parlait de « l’outil » mais finalement c’est presque le potentiel de certaines personnes qui a alimenté le projet…
NF : C’est sûr. Par exemple pour les cuivres, sur une idée de Tibal, on les a enregistré avec notre pote Alex. Lui non plus n’avait pas eu la possibilité de préparer quelque chose, mais de passage à Strasbourg, nous l’avons invité à enregistrer. Je le connaissais comme trompettiste mais il s’est avéré qu’il maitrisait également d’autres cuivres comme du tuba ou du trombone ! Le défi était donc d’enregistrer toutes ces pistes de cuivres en une seule soirée ! (rires) Ni une ni deux, on a vu notre Alex se pointer avec tous ces instruments sous les bras. Ce soir là, j’étais presque spectateur : Patrick au piano, Alex dans la cabine qui a empilé tous les couches tout seul. Avec Tibal on a écrit toutes ses lignes sur le tas et Alex qui les jouait inlassablement. Il était épuisé à la fin de la séance !
YK : Jamais tu ne te sens dépassé à ce moment là, parce que finalement tu es entouré de tueurs ?
NF : Exactement. C’est là où tu peux sentir la limite de ton projet. Si tu ne trouves pas les gens en face capables de comprendre ce que tu souhaites exprimer sur disque (et capables de le jouer) et bien tu tires un trait dessus… Avec le recul, c’est vrai que l’IURRS a vachement aidé dans le processus de création. Je ne m’en étais pas forcément rendu compte avant que tu m’en parles. Pour moi c’était mon réseau de copains et ce projet c’est aussi et surtout un prétexte de tous les faire jouer.
YK : Il n’y a pas que les copains. Il y a la famille. Il y a ton père aussi…
NF : Alors mon père, c’était un autre délire, car ça faisait 20 ans qu’il n’avait pas touché un accordéon ! A la question : « Bon, tu connais un accordéoniste ? » J’ai suggéré mon père sans grande conviction. On lui a écrit et envoyé les partitions, et il a bossé le sujet comme un ouf sur son accordéon à moitié désaccordé. Lorsqu’il est venu passer quelques jours en famille, on l’a enregistré avec Tibal … Entre temps j’avais trouvé un meilleur accordéon via Zeynep, qui sonnait exactement comme on voulait ! C’est aussi ça Sapiens, un côté aventure complètement génial.
« On aurait pu enregistrer ou simuler l’instrument sur ordinateur mais on voulait le vrai son, 100 % organique. On voulait être certain que lorsque tu joues le vinyle sur ta platine, tu aies l’impression d’avoir la personne en face de toi. »
YK : En plus il y a ce côté « Do It Yourself » qui doit être autant excitant qu’exténuant par moments…
NF : Quand tu te lances, tu ne te rends pas forcément compte des barrières qui s’accumulent sur le chemin. Pour en revenir au cas de l’accordéon, tu penses avoir résolu le problème, sauf que l’accordéoniste se trouve à des kilomètres de chez toi et qu’il n’a pas joué depuis 20 ans… Une solution apporte par moment son lot de nouveaux problèmes qu’il faut pouvoir résoudre. Chaque session était un casse tête à résoudre. On aurait pu enregistrer ou simuler l’instrument sur ordinateur mais on voulait le vrai son, le truc 100 % organique. On voulait être certain que lorsque tu joues le vinyle sur ta platine, tu aies l’impression d’avoir la personne en face de toi.
YK : Et puis il y a ton fils…
NF : Oui, il a fait la pochette ! C’est un dessin qu’il a réalisé en maternelle. Par moment tu as des révélations, comme ce jour où sa maitresse venait d’accrocher ce dessin dans le couloir. Quand je l’ai vu, direct je l’ai envoyé à Tibal pour lui suggérer la pochette de l’album. C’était la première chose que nous avions, si bien que c’est devenu la « mascotte » du projet. Je l’ai envoyé à chaque chanteur pour leur demander leur avis et il a fait consensus. C’était devenu une évidence. Une bonne tête de Sapiens ! (rires)
YK : Vos épouses ont également participé.
Tatiana a joué deux pianos sur « Palmprints » et « Le feu qui danse ». Ce qui est top, c’est qu’elle a ce parcours conservatoire. Elle était parfaitement dans le tempo. L’épouse de Tibal, quant à elle, a réalisé toute l’infographie.
YK : A l’inverse très épuré…
NF : Oui. On voulait quelque chose de sobre par rapport à la mise à nu que représente un projet acoustique. Elle a parfaitement retranscrit cette idée tout en produisant un artwork soignée et élégant.
YK : A part dans le Hip Hop, on voit rarement des projets avec autant de featurings et pour autant, je trouve que c’est ton album le plus personnel. Comment tu expliques cela ? Est-ce une certaine timidité dans l’expression de tes ressentis ?
NF : Si ! Il y a Probot où il y a des featurings de dingue (rires) ! Plus sérieusement, quand tu lis les textes de LDDSM, même si j’y cache quelques références personnelles, je n’écris jamais sur moi. Je m’exprime à travers la musique. Pour Sapiens, comme je suis à l’origine de tous les morceaux (sauf « Cognitive Dissonance » qui est un morceau de Tibal), j’y ai mis ce que j’avais envie de faire. Quand ça me plaisait je le proposais à Tibal. Je ne me suis jamais fixé de limites ici, et je pense que c’est en cela que c’est certainement le disque le plus personnel à ce jour.
YK : Allez, on pose la question… Vous tous sur scène, rien qu’une fois ? Est ce complètement irréaliste ?
NF : C’est la question qu’on nous pose tout le temps, mais totalement légitime. Ça serait l’aboutissement du projet. Ça attise la curiosité des gens qui souhaiteraient voir comment ça peut sonner en live…
YK : C’est l’essence même du sujet de Sapiens, l’Humain ! Le live représenterait le plus bel épilogue à l’aventure, non ?
NF : Bien évidemment ce serait notre kiff ultime, à tous sans exception. Cependant, c’est extrêmement compliqué. De mon expérience avec l’IURRS, je peux te dire que 3 mois avant, on ne se focalise plus que sur l’évènement. On devient invisibles pour nos proches et nos tafs… C’est une logistique trop violente si on veut garantir un show de qualité. Pour Sapiens, c’est la même organisation, mais avec des zicos disséminés partout en France et de surcroit avec l’actualité de leurs groupes respectifs. La synchronisation des agendas relève du miracle. On parle d’une logistique identique à celle du Bal Des Enragés en version acoustique, tu vois ? Sans parler des techniciens pour nous accompagner… Je garde toujours en tête le respect de la personne qui fait la démarche d’aller te voir en concert. Elle prend sur son temps, sur son budget, pour passer du bon temps. Je ne peux donc pas concevoir de proposer un concert bricolé… Si tu fais un spectacle, c’est pour assurer. Ce n’est donc pas d’actualité mais on garde ça en tête, car la demande est là (on en parle presque tous les jours) mais il faut être capable de trouver l’énergie pour assurer un concert de qualité. On verra.
YK : Tu as beaucoup parlé du titre « Surreal Estates » ; je voulais revenir plus particulièrement sur « Wake up Call », le titre avec tes frangins de LDDSM – qui pourrait presque être un titre du groupe. Il en ressort une telle communion entre vous, on en reste scotché.
NF : On a galéré sur ce morceau parce que c’était une première entre nous. D’habitude j’écris un morceau pour le groupe. Là, j’ai écrit un morceau pour Dany (le chanteur de LDDSM) et je voulais qu’il soit traité exactement comme n’importe quel autre chanteur du projet. Dany n’est pas habitué à travailler comme cela. Cela l’a déstabilisé. Il lui a fallu un déclic pour qu’il se lâche complètement sur son interprétation. Le taf de Johan sur les violons a aussi été LE truc qui a sublimé le morceau. Je pense que ce titre est une vraie symbiose de nos personnes sur un thème qui nous tient à coeur. On est papa tous les deux, et tous les deux sensibles à la nature, au bien être animal ; on fait du mieux qu’on peut, mais on sait tous les deux qu’on fait parti du Système et comme tout le monde on « consomme ». On se demande ce que nous allons laisser à nos gosses. C’est ça, le thème de ce morceau. Dany l’a écrit dans une période de sa vie où ce sujet le perturbait profondément. La première ébauche était très sombre mais on l’a retravaillé ensemble en se posant cette question : « Veux-tu vraiment terminer sur une note aussi sombre, ou as-tu envie de donner un peu d’espoir ? » Au final, je crois qu’il est content d’avoir mis cette note optimiste sur la fin du morceau.
« On est sur l’écriture du prochain album de Los Disidentes Del Sucio Motel. Il est dans la continuité de « Human Collapse » (2016) mais avec des morceaux plus concis. On a voulu essayer quelque chose de plus direct, plus efficace. »
YK : En tout cas, ce titre m’a donné des frissons car on sent cette fraternité réelle et sincère entre vous. Et en plus le sujet transpire. Bravo. La transition étant toute faite, j’avais envie de parler de ton autre groupe, LDDSM… Des départs, des arrivées, des enfants, un album en préparation….
NF : En effet, Baloo (Julien Rimaire, bassiste) est parti. Mais Katia (Jacob) le remplace. On est tous sur l’écriture du prochain album. Il est déjà bien avancé : il comptera neuf titres. On est dans la continuité de « Human Collapse » (2016) mais avec des morceaux plus concis. On a toujours la culture du bon riff, je te rassure, mais on a voulu essayer quelque chose de plus direct, plus efficace. C’est un des challenges du nouvel album. Il y a un coté prog comme sur le précédent disque, dans les arrangements ou les suites d’accords. Par contre on a essayé de sortir du classique couplet / refrain / pont. Il y a toujours un travail de mélodie, ça c’est dans notre ADN ; il y a aura toujours le travail sur les voix, harmonisées. L’album sera également un concept album, comme les précédents. Ici, on essaye de faire un parallèle entre le fonctionnement de l’Humain et celui de l’Univers. On en parle souvent entre nous, on s’est dit que ça pouvait intéresser des gens d’évoquer le lien qui unit l’immensément grand et l’immensément petit, à savoir ce qui passe dans notre cerveau… Katia est à fond dans ses thématiques là. Elle pense par exemple que la pensée humaine est infinie et en constante expansion, tout comme l’Univers. On souhaiterait aborder ces thèmes là, sans bien sûr tomber dans une métaphysique lourdingue. … Katia… Je pense que nous sommes tombés sur quelqu’un de super avec qui nous vivons une fusion tant humaine qu’artistique. C’est une belle rencontre.
YK : Nous avons hâte d’entendre ça. Du coup le décollage, c’est prévu pour quand ?
NF : Si on arrive à le sortir fin 2020, ce serait génial. C’est difficile de donner une date précise du fait de l’inertie des labels, des distributeurs… Avec Sapiens, grâce au financement participatif je n’ai pas eu de labels derrière moi. Donc j’ai découvert toutes ces choses « autour de la musique ». Tu te rends compte que lorsque tu mets les mains dans le cambouis, tu arrives à sortir quelque chose dans des délais assez courts finalement. On verra. La vérité doit être entre les deux.
YK : Merci Nicolas pour cet entretien. Au plaisir de te retrouver sur la route avec LDDSM ou qui sait, avec Sapiens !
NF : Merci à toi !
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Last modified: 18 mars 2020