SAINT VITUS est de retour ! Ou plutôt, Saint Vitus est plus vivant que jamais, étant donné qu’en quarante ans d’une carrière tumultueuse, le groupe a survécu à presque tout. Et pour célébrer sa quatrième décennie d’existence en plus d’une tournée des grands ducs, un nouvel album a vu le jour.
Que peut-on attendre d’un nouvel album d’un groupe culte, ayant marqué au fer noir le Doom de son emblématique V et maître en la matière ? En fait, il n’est pas utile d’en attendre quoi que ce soit. Parce que ce Saint Vitus 2019 fournit une nouvelle preuve de l’extraordinaire créativité du groupe, de sa capacité à se renouveler et à prouver que même à plus de soixante balais, il en a encore sous la pédale, prêt à en découdre avec n’importe quel groupe dont les membres pourraient être leurs gamins.
C’est également un retour aux sources qu’effectue le groupe, puisqu’en réintégrant son chanteur originel, Scott Reagers, c’est une voix totalement différente de Scott Weinrich, dont le timbre si caractéristique de ce dernier collait bien à la lourdeur de Lillie :F65. Donc exit Wino, et place aux intonations perchées, plus heavy et 70’s de Reagers.
Mais là où ce Saint Vitus nouveau remet les pendules à l’heure, c’est sur la diversité de ses compositions. Catalogué et même enfermé au rayon de la lenteur et de la lourdeur, Dave Chandler, leader historique, a concocté quelques tueries bien furibardes pour rappeler qu’au départ le groupe ne faisait pas QUE dans la lourdeur sombre. Nous avons donc droit à un « Bloodshed » (ce riff de basse !), et surtout « 12 years in the tomb » et le final « Useless » qui auraient pu influencer Suicidal ou Body Count. Et dire que ces morceaux plus hardcore ou thrash ne dénotent ni sur album ni en concert est un euphémisme : équilibrant la variétés des chansons et le rythme, ils sont certainement les meilleurs (ou du moins ceux que je préfère) et si Reagers peut parfois peiner sur scène, les prises studio sont impeccables et transpirent l’énergie de tout un groupe, au sommet de son art.
La présence à la basse de l’hirsute Pat Bruders (Goatwhore, Crowbar) épaissit le son déjà bien chargé en gras, et la frappe d’Henri Vasquez, toujours impeccable mais d’une brutalité hallucinante, sont une assurance qualité que Chandler utilise parfaitement pour varier les sonorités. Aucun groupe avec une telle longévité n’a été capable de sortir un album aussi bon après quarante ans de carrière, encore moins un album capable de marquer une nouvelle génération et d’inspirer de nouveaux groupes.
Tel un Phénix, SAINT VITUS ne meurt jamais mais réapparait sous une nouvelle forme et le jour où le groupe s’arrêtera, nous pourrons témoigner de son exceptionnelle longévité et de la qualité de ses albums.
ARTISTE : Saint Vitus
ALBUM : “Saint Vitus”
DATE DE SORTIE : 17 mai 2019
LABEL : Season Of Mist
GENRE : Doom metal
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Last modified: 2 juillet 2019