Pour ceux qui n’ont pas encore compris de quoi nous allons parler avec un album dénommé « Cosmic Blues », première galette des pachydermes italiens BLACK ELEPHANT chez l’épicerie fine en matière de fuzz, Small Stone Records, il va falloir réviser ses classiques.
Et les classiques, ces Italiens originaires de Savone les connaissent sur le bout des doigts. Fort de huit années à écumer les scènes transalpines, ces gars-là aiment le riff et vous le font désormais savoir à grand renfort de fuzz heavy typée 70’s et de grunge rock percutant. Avec un tel programme, le groupe oscille entre traditionnelles jams sinueuses et respirations « phunky » que votre référentiel bondissant, trop coincé dans son transat, aura du mal à ignorer.
Etiré sur 7 minutes, « Helter Skelter » est la démonstration parfaite de ce va-et-vient groovy et psychédélique. Mais BLACK ELEPHANT a beau déverser des kilotonnes de solis fuzzés et brûlants telle de la lave en fusion dans vos esgourdes, c’est bien la version boogie du disque qui retient toute notre attention. Les parties dites « cosmiques » sont en effet très convenues, voire lassantes, dénotant encore quelques lacunes en matière d’écriture et de construction dans des progressions psyché (« Baby Eroina », « Cosmic Blues For Solitary Moose »). N’est pas Geezer qui veut.
Etrangement, c’est lorsque le groupe fait fonctionner la wah wah qu’il est le plus charmeur. C’est lorsqu’il sait être concis et ramassé qu’il est le plus efficace. À nouveau, le morceau « Helter Skelter » avec son finish délivre tout ce qu’il faut pour faire remuer votre fessier, notamment une rythmique sur laquelle il ne manquerait plus que le rap scandé de Zack De La Rocca.
Immédiatement après vient se greffer « Chase me » (mais également « Walking Dead »), qui en moins de 2 minutes pose les bases d’une urgence funky qu’on aurait aimé voir développée un peu plus sur ce maladroitement nommé « Cosmic Blues » (en plus d’être banal). Malheureusement, ces sursauts sont trop peu suffisants pour ne pas laisser un goût ordinaire à l’ensemble. Aimer les riffs et bien savoir les jouer ne suffit plus. Surtout dans le contexte hypertrophié de la scène heavy stoner 70’s actuelle.
Saluons l’effort de ces quelques frissons funky, mais exit désormais les chewing gums soniques que l’on étire et qui collent ; place au groove, au boogie qui réveille les morts. Tel serait notre conseil pour BLACK ELEPHANT, s’il ne veulent pas se laisser distancer la prochaine fois.
ARTISTE : BLACK ELEPHANT
ALBUM : « Cosmic Blues »
DATE DE SORTIE : 20 juillet 2018
LABEL : Small Stone Records
GENRE : Heavy rock 70’s
MORE : Facebook / Bandcamp / Small Stone Records
Last modified: 3 septembre 2018