(Avertissement : nous déclinons toute responsabilité lors de l’écoute de cet album au volant. Les excès de vitesse générés ne pourront en aucun cas nous être attribués, ainsi qu’au groupe.) BLACK TUSK, trio de Savannah que l’on adore chez The Heavy Chronicles depuis des lustres, sort son sixième album, nommé T.C.B.T. (pour « Take Care of Black Tusk »), et c’est le label Season of Mist qui a la chance d’avoir ces joyeux drilles chez eux.
Si le groupe a démarré sa carrière avec le déjà surprenant The Fallen Kingdom (2007), je ne peux pas éviter d’évoquer la tragédie qui a touché le groupe fin 2014 avec la disparition de leur bassiste Jonathan Athon. Peu de groupes auraient eu la force de poursuivre leur carrière. Enregistré avant le décès d’Athon, Pillars of Ash (2016) était non seulement le meilleur hommage qu’ils pouvaient rendre à leur ami, mais en plus, cet album pétait le feu comme jamais.
A peine deux ans plus tard, voilà déjà son successeur T.C.B.T. (premier album avec Corey Barhorst à la basse). Les non-initiés pourraient se demander si autant d’albums ne serait pas redondant et si BLACK TUSK, à l’instar de leurs potes Kylesa et Baroness, ne ralentiraient pas le tempo. C’est bien mal connaître le trio. Bien que très proches des deux groupes, puisqu’originaires de la même ville, le son développé par Black Tusk n’a absolument rien à voir avec les étiquettes aposables par les médias et les chroniqueurs.
Comment décrire la musique de BLACK TUSK ? Imaginez une partouze musicale où se mêlent Dead Kennedys pour le côté punk, Motörhead pour la lourdeur du son, Slayer pour la vitesse des riffs, le tout dans un pit de NYHC où tout le monde slamme et veut hurler dans le micro tendu. Ca y est, vous y êtes ?Bien, passons donc au petit dernier. T.C.B.T. est le meilleur album de BLACK TUSK à ce jour et mon préféré du groupe – ce qui est incroyable c’est que je dis ça à chaque nouvel album ! Il y a toujours une évolution dans l’écriture, mais la constante réside dans les riffs inépuisables d’Andrew, aussi acérés que des défenses de morse, la basse groovy de Corey, la batterie qui se fait tabasser à mort par James, et par-dessus tout, ce qui rend Black Tusk plus volcanique qu’une bande de groupies de Lemmy : le chant !
Les trois musiciens se partagent donc les parties vocales, ce qui permet à chacun de se donner à fond, de reprendre son souffle pendant que les autres s’y collent. C’est cette alternance à la façon de groupes de hardcore, qui fait toute la dynamique des morceaux, et c’est là l’originalité de BLACK TUSK. Certains se diront qu’avec une telle intensité, ça ne doit pas tenir la longueur… Ah ! Les vrais savent et la qualité de composition du trio permet d’ajouter quelques touches de fraîcheur discrètes assurant une expérience parfaite. Je pense à l’intro de « Scalped » au milieu de l’album, dont le groove très zen tranche avec la brutalité précédente. Ce passage est une véritable respiration, avant que la cavalcade endiablée ne reprenne et emporte tout sur son passage.
En découle une déflagration de 42 minutes qui passe bien trop vite tant la décharge d’adrénaline est palpable rien qu’à l’écoute de l’album. Taking Care of BLACK TUSK, oh que oui que j’en prends soin, au moins autant que le plaisir procuré par le groupe à chaque nouvelle sortie !
ARTISTE : BLACK TUSK
ALBUM : « T.C.B.T. »
DATE DE SORTIE : 17 août 2018
LABEL : Season Of Mist
GENRE : Swamp sludge
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Last modified: 24 août 2018