Suite à la sortie de Clone of The Universe il y a tout juste trois semaines, FU MANCHU nous font l’honneur d’ouvrir la tournée européenne par une date à Paris, et pas dans une micro-salle, mais au Trabendo. (PHOTOS : Sylvain Golvet)
Si la température à l’extérieur de la salle était glaciale en ce début mars, je n’avais qu’une hâte, me réchauffer au son de la Californie et des empilages de riffs des maîtres du genre. Seule anicroche à cette soirée, RED DIESEL, une première partie toute en clichés que j’aurai bien échangé contre 30 minutes de plus de Fu Manchu.
La salle est bien remplie sans être archie comble (il faut dire qu’il y a eu peu de com’ sur cette date), mais le public de connaisseurs est au taquet et tout le monde y va de son pronostic sur les morceaux qui seront joués, tout en sachant que quels qu’ils soient, on va prendre son pied. Dès leur entrée sur scène, il est évident que les californiens sont contents d’être là, tout sourire, décontractés, se saisissant de leurs instruments avec flegme, pour démarrer le set pied au plancher avec le morceau titre du nouvel album, « Clone Of The Universe » !
Le son est impeccable, massif, comme sur album mais en « plus » : plus gras, plus lourd, plus jouissif ! Les morceaux tapent dans les diverses périodes du groupe , avec « Evil Eye » et « Eating Dust » qui s’enchaînent comme le coup du lapin après une avoir pris une bûche en pleine face, et nous pètent la nuque, puis la belle surprise d’entendre ensuite « California Crossing », morceau bien speed mais qui n’apparaît pas souvent dans les playlists, véritable déclencheur, que dis-je !, accélérateur de slam et pogo dans la fosse !
Nouvel extrait du petit dernier avec « (I’ve been) Hexed » qui s’intègre parfaitement au set, puis ça repart dans les incontournables avec le dantesque « Hell on Wheels », véritable folie furieuse jouée encore plus vite que d’habitude. Si le rythme ralentit un peu avec « Moongose », le son lui est toujours aussi débordant de lipides saturés, pour nous entraîner vers la fin du set où trône « King of The Road », hymne de la soirée que le public ne manque pas de scander d’un bout à l’autre. Après un tel assaut qui aurait pu conclure n’importe quel concert, vient alors « Il Mostro Atomico »aw, LA pièce libre d’interprétation parfaite pour un concert. J’aimais déjà beaucoup ce morceau sur l’album, mais après l’avoir entendu en live, c’est le pied absolu ! Il y a tellement de place pour les impros et variations que le groupe s’éclate, nous embarquant pour une virée où la seule règle est de s’amuser et de profiter de la musique. Jamais je n’ai eu l’impression que le morceau durait aussi longtemps, comme si le temps était suspendu (ou accéléré, c’est selon). Un véritable orgasme sonore, et pour ça, Fu Manchu sont les rois incontestés, haut la main !
Mais en fait, ça n’est pas fini ! En rappel, le groupe demande au public de choisir un morceau, et parmi tous les titres hurlés dans toute la salle, c’est « Boogie Van » qui l’emporte, dans un grand sourire du groupe, démontrant une fois de plus tout l’humour et le pied qu’ils prennent à jouer ensemble, pour nous, devant nous. Comme le reste du public, je ressors avec un sourire accroché au visage, heureux d’avoir vécu un excellent concert auquel on serait encore resté des heures ou des jours, si le groupe avait voulu poursuivre la virée.
Last modified: 11 octobre 2018