Septembre, le mois de la rentrée, la fin des vacances, le début de la grisaille, les journées qui raccourcissent…Hey oh, arrête la déprime ! Septembre c’est au contraire le début de la saison de la BÛCHE ! Les deux orga Stoned Orgies et Garmonbozia se sont associées pour renouer avec le plaisir des sonorités grasses et planantes. (PHOTOS : Gaël Hervé)
J’ai été agréablement surpris de trouver une terrasse déjà remplie avant même l’ouverture des portes, signe que le public nantais a répondu présent ce soir (j’ai envie de crier « enfin, bordel ! »). Je prends le temps de boire une bière avec les potes mais je ne loupe pas le début de THE NECROMANCERS.
Si on ne regarde pas la scène et que l’on se fie au son et à la voix, il n’est pas possible de croire que ce groupe est une bande de minots qui vient de sortir un album remarqué chez Ripple Music. Et pourtant, ce groupe a du talent et va nous le montrer pendant tout leur set, sans se la péter, efficacement. Ca grogne, ça remue du cul, on se dit « tiens, on dirait du Red Fang », mais c’est bien digéré, et cette impression s’estompe rapidement. En fait, The Necromancers se distinguent d’un ersatz de Kadavar grâce à la voix poussée dans le gras, tel leurs compagnons de label Plainride. Il y a encore un peu de boulot pour combler les quelques blancs au cœur des morceaux (comme le break de « Salem’s Girl ») mais ils nous offrent un bon set plein d’énergie et de fraîcheur. À suivre de près !
À peine le temps de se rafraichir (il fallait faire la queue au bar tellement il y avait de monde, incroyable !), que je retourne déjà dans la salle. Hors de question de manquer la moindre seconde du groupe pour lequel je suis venu ce soir : DDENT !
Sous un éclairage bleu minimaliste, le groupe instrumental démarre sans crier gare et ne s’arrêtera plus jusqu’à la fin de son set. Décrire la musique de DDENT est aussi aisé et pertinent que de décrire ce que l’on ressent à la dégustation d’un grand vin : impressions et goûts personnels sont impossibles à retranscrire. Ils créent une ambiance lourde, plombante, planante, à la manière de Neurosis, où les compositions sont superbement retranscrites sur scène et où l’apport d’un second guitariste fait prendre une tout autre dimension. Les musiciens sont totalement immergés dans leur musique et nous portent vers des sphères de plaisir et d’abandon.
La lourdeur et la précision de la batterie m’impressionnent au point de me focaliser sur l’homme derrière les fûts, qui a toujours l’œil sur son lead guitariste, et son instrument aussi massif que l’atmosphère dans laquelle je suis plongé. Malgré un style qui dénotait sur l’affiche (ce que je préfère largement, plutôt qu’un plateau où tout le monde fait la même chose), la salle bien remplie a pris son pied et, je l’espère, sera au rendez-vous en février pour la sortie du nouvel album.
Difficile d’enchaîner avec MONKEY 3 après une telle claque… Et le début du set me fait immédiatement dire que le meilleur groupe de la soirée vient de quitter la scène. J’ai déjà du mal avec les synthés et démonstrations de technique (le son est plus proche de Dire Straits version « Private Investigations » que du groupe psyché stoner que l’on veut nous vendre), et là, sur ce début de set, je me demande si je vais tenir jusqu’à la fin. Je me pose même la question de la nécessité d’être sous l’influence de pharmacopée pour apprécier ce set. Heureusement, ces critiques vont s’estomper petit à petit et laisser place à des nappes de sons plus éthérées, créant une ambiance dansante que le Ferrailleur apprécie grandement.
Je me laisse simplement porter par la musique, et au moment où le groupe quitte la scène, je m’aperçois qu’ils ont joué plus d’une heure et quart ! Et ça n’est pas fini : le groupe revenant pour un rappel et la reprise rallongée de « One Of These Days » de Pink Floyd. Jolie conclusion de cette soirée, mais qui ne me fera pas oublier l’énorme claque DDENT.
Merci Stoned Orgies et Garmonbozia pour cette belle soirée de rentrée, rendez-vous très vite pour la pluie de copeaux qui s’annonce !
Last modified: 30 janvier 2018