Après Oranssi Pazuzu et Aluk Todolo, c’est un autre duo qui, de retour victorieux du Roadburn, vient régaler Paris. BIG BUSINESS et WHORES. arrivent donc chauffés à blanc pour cette date de fin de tournée pour tous les deux.
WHORES. est arrivé en 2016 avec son album Gold. tel un éléphant dans un magasin de porcelaine : en détruisant tout sur son passage, avec une énergie incroyable. Les morceaux de Whores sont des ruades punk noise très 90’s, piochant chez TAD, Helmet ou même Nirvana pour le tube « I See You Are Also Wearing A Black T-Shirt« , le tout exécuté avec une efficacité payante. La barre est forcément haute pour une transposition scénique mais ce genre de groupe ment rarement sur la marchandise. La puissance dégagée est bien là sur la scène du Glazart. Ca remue, ça éructe, ça se démène et ça fait mouche. Petit pogo de mise dans la foule, on est pas là pour se faire des caresses. Merci pour le sport, les gars. S’ils ne se reposent pas sur leur formule, Whores ont sans conteste le potentiel pour écrire d’autres tubes et revenir chez nous pour nous les balancer à la face dans la foulée. Pour notre plus grand plaisir.
BIG BUSINESS est un groupe à géométrie variable. Je les ai moi-même vus dans différentes configurations, avec notamment Scott Martin à la guitare ou avec les Melvins, pour ce line-up à double batterie à gros niveau abrasif sur scène comme sur album. Mais ce soir c’est bien le line-up original qui vient défendre son dernier formidable album Command Your Weather, à savoir Jared Warren à la basse, Coady Wills à la batterie et les deux au chant. Un line-up limité sur le papier mais c’est sans compter l’ingéniosité des deux compères. A-t-on besoin de plus que l’énorme son de basse de Jared ? Et surtout, quand Coady Willis est derrière les fûts, c’est bien plusieurs personnes en une qui prennent possession des toms et des cymbales avec une dextérité de pieuvre sous coke. Après le set, son nom est forcément sur toutes les lèvres tellement le gars impressionne. La voix puissante et le jeu de pédale de Jared font le reste.
La filiation avec les Melvins est toujours là, entre embardées sludge explosives, passages vocaux hallucinés, mélodies étranges et humour bizarre. Entre deux morceaux rentre-dedans issus quasiment exclusivement du dernier opus, le duo n’hésite pas à partir sur des terres plus touchantes et fragiles, à base de voix + cloches chromatiques en guise de percussions (« Send Help »)… Avant de repartir de plus belle en allant même taquiner la fosse, et de grimper sur la grosse caisse en tenant le plafond pour nous permettre de « sauver notre peau avant que tout s’écroule » (sic !).
Last modified: 20 septembre 2017