Ce 6 février 2017 signe mon premier concert de 2017, mais aussi ma première soirée organisée par Fuzzoraptors, nouveaux venus dans l’approvisionnement de concerts stoner/psyché/doom et tutti quanti. Je découvre également Elephant Tree, The Necromancers et Fátima. Une soirée sous le signe de la fraicheur ? Pas vraiment, car Dr. Feelgood oblige, c’est bien serrés qu’on va vivre ce concert, aidés par une foule qui répond bien présente pour un lundi soir.
Le truc qui frappe instantanément chez FÁTIMA, c’est le timbre éraillé du chanteur. Le nom est sur toutes les lèvres : “Kurt Cobain est de retour ?” C’est forcément un peu assumé, tant le son du trio rappelle de fait le Nirvana de Bleach, quand le groupe n’était pas encore tout à fait grunge ni plus vraiment tout à fait punk. Même si c’est un peu plus varié que ça et Fátima n’hésite pas à aller piocher ailleurs sur certaines terres occultes où on adore Satan, dans le doom où la reverb sur la guitare fait plusieurs kilomètres ou même dans le post-punk avec cette basse “liquide” des premiers disques de The Cure. On sent un travail de composition sérieux et une certaine aisance instrumentale qui promet de bonnes choses quand tout ça aura mûri un peu plus.
On sent chez THE NECROMANCERS un amour du travail bien fait. Le quatuor commence son set de manière appliquée. Peut-être un peu trop d’ailleurs, on sent une petite fébrilité, aussi le stoner blues qu’ils délivrent se révèle un peu sage de premier abord. Peut-être cela vient-il d’un choix de setlist un peu osé, celui de garder pour la fin ses morceaux les plus efficaces. De fait, quand « Salem Girl » et « Black Marble Blues » (qui rappelle l’énergie de Midnight Ghost Train) retentissent, le groupe devient bien plus mordant et laisse parler plus fougueusement son talent instrumental. Le headbang est lancé, le pari gagné sur la ligne.
Pour tout dire, j’ai été un peu surpris du classement élevé récolté en cette fin d’année 2016 par l’album d’ELEPHANT TREE dans les revues et webzines axés stoner / doom / heavy. Pas que l’album soit mauvais, mais parce que le sentiment de déjà-entendu était assez fort. Surtout quand tu commences ton album avec le riff de « A National Acrobat » de Black Sabbath, que tu continues avec un quasi-« Boogie Van » (Fu Manchu) ou que tu pars piocher quelques arrangements chez QOTSA. Ceci dit, la formule d’Elephant Tree est cependant plus variée que ces petits rip-off peuvent le laisser entendre, avec notamment une volonté mélodique affirmée agrémentée d’harmonies vocales entre pop et grunge. Un disque qu’on écoute avec plaisir, mais qu’on ne pense pas relancer d’ici cinq ans (ou même deux). Maintenant l’épreuve du live. Et bien que dire, à part : peut mieux faire. Le trio, tout à fait sympathique et blagueur, semble avoir pris le parti de délivrer sa zic un peu à l’arrache et au culot. Là où on gagne en spontanéité et en chaleur, on perd un peu en justesse et en placement rythmique. Plus dommage par contre : au tout premier rang le son paraissait un peu maigre et manquait un peu de puissance (c’était apparemment moins le cas derrière). Mais bon, gros riff est gros et on remue la tête quand même, et on apprécie aussi cette incartade en terre acoustique pour varier les plaisirs (et en exclu pour nous petits Parisiens).
Last modified: 20 mars 2017