Parmi les sorties hardcore et thrash qui ont fait 2014, il y a cette bombe nucléaire d’album par les ricains IRON REAGAN, sobrement intitulée « The Tyranny Of Will ». Récemment signé sur le label de référence pour tout ce qui tâche et saigne, j’ai nommé Relapse Records, le groupe n’en est pourtant pas à son coup d’essai, comptant dans ses rangs des membres de Municipal Waste, Cannabis Corpse ou encore Darkest Hour. Avec 25 titres pour seulement 33 minutes, « TTOW » est un fuck you sonore d’envergure, et ce n’est pas le bottage de cul en règle qu’on a pris le dimanche au Hellfest 2015 qui me fera dire le contraire. On a donc rencontré leur très cool bassiste Rob Skotis juste après le concert, histoire de voir ce que le gang a dans le ventre… Réponse : que du putain de fun. (PHOTOS sauf couverture : Gaël Mathieu)
Je vais démarrer cette interview avec une question d’un célèbre philosophe du nom de James Hetfield : « how does it feel to be alive ? »
Rob Skotis (basse) : (rires) En fait, c’est plutôt cool ! Je suis en Europe à faire tous ces festivals, et c’est cool de voir que les gens apprécient notre présence ici, alors qu’on était jamais venus avant. Ça montre que tout le travail qu’on a fait aux States porte ses fruits, et c’est super.
Pour toi, est-ce qu’il y a une différence entre la façon dont le public vous accueille aux States et en Europe ?
Rob : Je pense que les Américains nous considèrent plus comme un groupe de punk hardcore, alors que les Européens nous voient comme un groupe thrash metal. On n’intègre pas tant de hardcore que ça, et je me plais bien plus à jouer ici car les gens sont plus réceptifs. Ils sont plus ouverts et beaucoup plus passionnés par le rock.
La bio sur le site de Relapse vous présente comme un groupe de crossover thrash. Quels sont les éléments qui influencent ce « crossover » ?
Rob : Nos influences sont vraiment hyper larges. Ça va du noise au thrash, en passant par le punk et le rock’n’roll. Pour ma part, on m’a donné trois cassettes quand j’avais quatre ans : Masters Of Reality, « Practice What You Preach » de Testament et « Master Of Puppets » de Metallica.
En fait, c’est un peu comme si tu étais né dans une fosse de concert.
Rob : (rires) Ouais, je suis né dans la fosse et j’en suis jamais revenu, figure-toi ! J’ai aussi pas mal d’influences punk de la première heure, des trucs comme Discharge and co.
Quel est l’artiste le moins métal que tu écoutes en ce moment ?
Rob : J’écoute pas mal de Return To Forever, c’est un groupe de jazz fusion avec Stanley Clarke et Chick Corea. Pas mal de Magma aussi, du noise rock. C’est toujours bon d’aller voir ailleurs et écouter des trucs un peu hors-norme, ça permet de nourrir la créativité…
Sur votre nouvel album « The Tyranny Of Will », il y a un morceau intitulé « Bored To Death ». Alors, Rob : qu’est ce qui t’ennuie à mourir ? Répondre à des interviews ?
Rob : (rires) En fait, les interviews sont loin d’être le truc le plus chiant au monde. Je crois que les seules fois où je dois vraiment m’ennuyer en tournée, c’est quand je n’ai pas de bouquin à lire, ou lorsque mon téléphone ou mon iPad tombent en rade. Il n’y a plus rien à faire d’autre que de regarder autour de soi. Mais au moins, tu peux méditer. Au final, il n’y a aucune de raison de s’ennuyer dans la vie. Si tu t’ennuies, c’est que tu ne fais rien et c’est ta faute !
En parlant de tournée, c’est comment l’ambiance dans le tourbus d’Iron Reagan ?
Rob : Positive à 100%, et ça c’est vraiment cool. Je pense que c’est pour ça qu’on continue à tourner autant aux States. On s’éclate tellement ensemble, c’est fou ! Honnêtement, en 15 ans à jouer dans des groupes et faire de la musique, je n’ai jamais été dans un groupe qui s’entend aussi bien. Ce groupe, c’est de la positivité en barre.
Je pense d’ailleurs que vous communiquez vraiment cet esprit au public, une fois tous ensemble sur scène.
Rob : Hey, on veut juste s’amuser !
IRON REAGAN est à présent signé chez Relapse Records. Mec, c’est énorme.
Rob : C’était vraiment une grosse nouvelle pour moi, oui. J’ai grandi en écoutant leurs groupes, et c’est marrant parce que je suis de Richmond et que pas mal de mes potes ont aussi été signés sur le label. J’adore les gens qui y bossent, ils sont très cool et nous aident vraiment beaucoup.
Qui a contacté qui en premier ?
Rob : On était en discussion car on est tous plus ou moins potes avec les mecs du label. Un jour, on jouait au festival Denver Black Sky, et il y avait les mecs de Relapse là-bas, et ils ont vu notre concert. On pensait à signer depuis un moment, et avons donc dealé ce fameux contrat.
Ça a été rapide !
Rob : Ouais, ça s’est fait comme ça. On en plaisante encore, tu vois !
Parlons de la vidéo de « Miserable Failure », réalisé par le grand Whitey McConnaughy. Ce clip est complètement pété.
Rob : Il est super cool. Trois jours de tournage, Whitey avait déjà tout prévu, on n’avait plus qu’à faire notre job. C’était intense. Pas mal de passages sont de la pure impro, on a quelques guests dans le clip, mais c’est principalement des badauds, comme dans la scène du coffee shop.
Et la scène finale en caddie dans la supérette est juste hilarante !
Rob : J’étais hyper content de la tourner, et puis j’ai renversé Mark et cassé sa guitare…
Un dernier truc que tu aimerais dire aux Français qui nous lisent ?
Rob : Merci à tous d’être venus et de nous avoir soutenus, alors qu’on jouait à dix heures du matin. Tout le monde était là, à faire des circle-pit… La dernière fois qu’on est venus, pas mal de monde s’est pointé à ce festival hardcore indé (NDRL : le Xtreme Fest à Albi), et a fait la teuf avec nous. Qu’est-ce qu’on peut demander de plus ? C’est du soutien à l’état pur. On vous aime, les gars.
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Last modified: 15 juillet 2019