MOTOCULTOR 2018 – Le report complet

Written by Live

L’édition 2018 de ce MOTOCULTOR FESTIVAL était assez particulière, car marquée par son premier sold out depuis sa création, alors que son avenir était encore compromis il y a quelques années… Certains ont expliqué ce soudain succès par une affiche de qualité – car de plus en plus éclectique, et n’hésitant pas à s’affranchir des codes du Metal classique et bourrin au profit d’artistes électro, coldwave et expérimentaux. L’augmentation constante du prix du pass Hellfest est aussi une hypothèse qui m’est apparue : les gens se sont rabattu sur son petit frère, qui fait de plus en plus ses preuves que ce soit niveau programmation, prix et ambiance. (PHOTOS : Gaël Hervé)

Quid des changements constatés ? Des files d’attente mieux gérées et plus de food trucks aux prix moins indécents que sur certaines éditions. Quant au nombre de festivaliers, il semblerait qu’il n’ait pas plus bougé que ça. On y retrouve un melting-pot de ce qui se fait de plus étonnant et divertissant en matière de faune chevelue, aux goûts variés et à l’humour toujours aiguisé. Place maintenant à la musique. Et, non, nous ne parlerons pas de celle proposée chaque soir sur le camping par le MACUMBA OPEN AIR, qui semble avoir muté en véritable festival dans le festival. Il faudrait un report complet pour décrire la magie et la stupidité de cet endroit où le taux de concentration de paillettes dépasse de très loin celui de n’importe quelle boîte de nuit classique.

VENDREDI 17 AOÛT

Ce début de journée commence par une blagounette typique du festival : deux groupes aux noms similaires qui se suivent, à commencer par THE LUMBERJACK FEEDBACK, formation lilloise à deux batteries qui écrase avec un show instrumental superbe, à mi-chemin entre la lumière de Year Of No Light et l’obscurité d’Amenra (ou l’inverse). Un sludge/doom mélodieux et hypnotisant, lourd et parfaitement maîtrisé… on ne pouvait pas rêver mieux en guise de petit déjeuner ! L’enchaînement avec LUMBERJACKS est un peu indigeste du fait d’un changement de style radical. Le chant en particulier me crispe et me semble mal géré. On est sur ce qu’un ami qualifie de « stoner barbecue » un peu classique, plus rock qu’autre chose, et qui manque de sincérité.

Je file voir ENDE sous le soleil de la Supositor Stage. Je m’attendais à du funeral doom pour une raison inconnue, mais il s’agit plus d’un black metal primaire aux sonorités nordiques, dans la lignée des premiers Mayhem en plus bourrin et brouillon, ce qui me laisse un peu de marbre. S’en suivent NESSERIA : signés chez Throatruiner, on pouvait s’attendre à une bonne découverte. Le premier titre sonne très black metal – je dirais même que ça fricote avec le DSBM — avec des plages atmosphériques prenantes, longues et superbes. Puis le chant arrive, typé hardcore, criard et désespéré. A mi-chemin entre la haine de Cowards et les mélodies des premiers Alcest, le mélange est réussi. C’est perturbant, mais terriblement efficace.

Place au premier groupe « hors-sujet » de la soirée avec la coldwave de RENDEZ-VOUS. Comment décrire ça aux néophytes ? Prenez des riffs simples et répétitifs, un chant désabusé façon Joy Division, une basse froide, des effets électroniques envoûtants et schizophréniques, et mélangez le tout dans une sorte de fête de la tristesse et du rien à foutre. Malgré un public un peu timide au début, la fosse commence à bien danser et se laisser prendre au jeu, surtout à partir de leur titre (devenu hymne national) « The Distance » sur l’EP du même nom. Je suis surpris de constater qu’il y a un vrai batteur, aussi carré et mécanique qu’une boîte à rythme. Assurément un des meilleurs concerts de la journée.

Après ce concert aux antipodes du Metal, retour aux sources avec un groupe tout droit venu de l’Enfer californien. J’avais été un peu déçu par la prestation de DEVILDRIVER ici-même en 2013 (leur « Bonsoir Hellfest ! » n’ayant rien arrangé), mais la bande de Dez Fafara est plus survoltée que jamais et nous envoie un « End of The Line » en pleine tronche pour chauffer une tente qui commence à bien se remplir. Le son s’améliore rapidement, et ce n’est plus qu’une machine à riffs qui nous roule sur la tête, en nous dévoilant beaucoup de nouveaux titres, donc beaucoup de découvertes pour ma part. Une sacrée dose de nostalgie.

Je décide de partir en quête de douceur devant TRISOMIE 21, une autre grande formation de coldwave made in France, reformée depuis peu. Et punaise que j’ai bien fait ! Douceur électro, chant lancinant noyé dans des compositions calmes, suaves, et une tristesse ambiante qui revigore les tympans avant de faire une nouvelle pause au camp pour se préparer à une rasade de brutalité. Direction la douche en écoutant de loin ULTRA VOMIT qui déblatère encore et toujours ses conneries. Cette blague a un peu trop duré à mon sens, et je ne comprends pas l’engouement que les gens peuvent encore avoir pour la formation nantaise après toutes ces années. On ne pourra pas leur retirer le fait qu’ils jouent quand même sacrément bien. Je me surprends même à siffloter des mélodies agaçantes de leur répertoire comme si le gamin de 14 ans en moi n’était pas tout à fait mort.

Et en parlant de musique du passé… MINISTRY est un des groupes que j’adule le plus sur terre. Tombé dedans à 11 ans (avant même d’écouter mes premiers albums de Rammstein), je n’ai jamais pu en sortir. Ce groupe agit comme un vrai stupéfiant : plus on en prend, plus on en veut. J’avais pu assister à leur nouveau show le mois dernier au Rocher de Palmer à Cenon, c’est donc avec le sourire que je retrouve ces énormes poulets gonflables à l’effigie de Trump tagués d’un sigle anti-nazi. Le pachydermique « Twilight Zone » et son harmonica de l’espace ouvrent le bal. Les titres du nouvel album s’enchaînent dans une escalade de violence qui nous mène peu à peu à « Lies Lies Lies » (seul titre de « Rio Grande » ce soir) et le trio final qui me fait devenir instantanément fou : « Just One Fix », « NWO » et l’incroyable « Thieves ». Une tuerie dont on ne se lassera jamais. La bande d’Oncle Al nous a encore écrasé la tête et donné des envies de meurtre avec ses innombrables vidéos politiquement incorrectes diffusées en fond. Difficile de calmer mes nerfs après ça.

Heureusement qu’il y a THE YOUNG GODS, un trio suisse de rock électronique que j’ai connu grâce à Dälek – vous savez, ce chanteur de hip hop expérimental et psychédélique qui a donné une des meilleure prestations du Hellfest 2018, et que presque tout le monde a snobé ? Bande d’ignares ! En épluchant la discographie de ce dernier, j’ai donc découvert par hasard un live datant des Eurockéennes 2007, où les deux artistes ont partagé la scène durant un show complètement mystique et incroyable. Ce soir, c’est un rituel d’une même trempe. La suite logique de Ministry, en plus aérien et compact à la fois… Comme si nous étions bloqués dans un univers similaire à celui de Matrix, dévasté par des Machines jouant non-stop leur musique inquiétante sous des lumières blanches aveuglantes. Comme si notre capacité à nous mouvoir et à penser avait été annihilée. Je reste assis et bluffé sans comprendre ce qui m’arrive, profitant de chaque note de basse, de chaque mot récité dans une langue ésotérique par les dieux helvètes… On ne pouvait pas rêver mieux comme fin de soirée. Repos bien mérité.

SAMEDI 18 AOÛT

Nous commençons ce deuxième jour assez tranquillement comparé à la veille, la soirée s’annonçant des plus brutales… Il faut donc ménager ses forces ! J’arrive sur le site pour le début de EREB ALTOR, qu’il me semble avoir déjà vu au feu Ragnard Rock Festival (rends les runes Ragnard !). Du pagan black metal assez classique, mais plutôt sympa et qui me donne déjà des envies d’hypocras, soif que je vais étancher au bar VIP (seul endroit où l’on sert ce breuvage) avant de m’en aller retrouver un groupe parisien bien connu de tous… C’est très étrange de commencer une journée ensoleillée avec une musique aussi introspective que celle de HANGMAN’S CHAIR. Le groupe a gagné en popularité pour la simple raison qu’ils sont très bons, c’est un fait. Pour ceux qui n’arrivent pas à identifier leur musique, je ne saurais vous aider d’avantage… Au départ sludge aux thématiques glauques prenant place dans notre belle capitale, leur son a évolué vers quelque chose de bien plus hypnotisant et suave, à commencer par un chant en or, l’utilisation de reverb et delay assez abusive (je n’avais jamais remarqué avant aujourd’hui mais il y en a même sur la caisse claire de la batterie), tout en gardant une lourdeur des plus plaisantes. Le nouvel album est évidemment mis en avant, et comme je ne l’ai écouté que deux fois depuis sa sortie, je suis un peu perdu, voir anesthésié par ce nouveau répertoire. Mais bon, le public se prend une mandale, et c’est tout ce qui compte !

Remplaçant LES DISCRETS au pied levé, ESBEN & THE WITCH vient nous apporter leur douce et belle musique, bercée par la voix d’une chanteuse bassiste fascinante… Mais je vous avoue que je suis pris d’un coup de barre monstrueux du fait des excès de la veille et ne pourrai pas développer plus le sujet. Je m’en vais écouter ça plus loin jusqu’à l’arrivée d’une perle américaine tout aussi onirique… Beaucoup trop rares sur notre continent, PELICAN réussissent à me réveiller avec leur post-rock/metal instrumental merveilleusement exécuté. Même s’ils ne réinventent pas le genre et se contentent de suivre les traces de groupes tels que Isis ou Russian Circles, ça fait quand même sacrément du bien et c’est un plaisir d’enfin pouvoir les accueillir sur notre territoire !

Après tout ce raffinement, place à la stupidité et la violence (spécialités de ce festival depuis des temps immémoriaux). Subir CANNIBAL CORPSE en concert c’est comme passer sous un véritable marteau de death metal, à la fois mentalement déficient, dansant, et très lourd. Des circle pits se créent un peu partout, et particulièrement en dehors du circle pit principal. Mais le détail le plus délectable est bien évidemment cette façon de chanter clair entre chaque morceau pour attiser la foule avec des « I can’t hear you » digne d’une chanteuse d’opéra. Bon j’exagère, mais ça a le don de rendre le concert encore plus sympa. Je vais voir le bordel d’un peu plus près, drapé de mon peignoir de coton d’une douceur exquise, et je me fais aplatir la tête plusieurs fois à la minute par des titres aux noms grossiers, et dont je ne connais au final que « Hammer Smashed Face ». Fin de la stupidité, place au raffinement, mais toujours dans la brutalité et la noirceur.

CELESTE porte définitivement bien son nom. L’année 2018 me semble assez particulière, car après quatre ans d’attente avant de les revoir, j’ai été par deux fois surpris ces précédents mois. En salle, il y a désormais trop de lumières, eux qui jouaient autrefois dans le noir le plus total, lampes frontales rouges sur la tête… D’ailleurs j’ai pensé à la mienne pour essayer de faire du morse avec eux. (S’ils me lisent, je tiens à leur dire que je n’ai aucune notion de cette langue et que j’ai sûrement raconté n’importe quoi entre les morceaux.) Bref. Nous avons assisté à un show incroyablement bien géré, tant sur le plan musical que lumineux. Oui, je parle des lumières depuis déjà trois lignes mais c’est important. Ce soir, Celeste est parfois dans le noir, mais aussi noyé sous des marées de stroboscopes, lumières rouges et blanches beaucoup moins aveuglantes que sur leur tournée de mai. Le répertoire est une tuerie comme toujours, et se termine sur la chaotique et brutale « Ces belles de rêve… ». Un show parfait, d’une noirceur mille fois supérieure à celle de ces pitres du SHINING suédois jouant au même moment (et probablement saouls comme à leur habitude). Et ceux qui ont loupé ce moment doivent s’en mordre les doigts. C’est un ordre.

Place à la suite ! Assis, nous distinguons quelques lance flammes depuis la scène où joue BEHEMOTH. Même si « Conquer All » agit sur nous comme une madeleine de Proust, le show reste quand même très moyen et surtout identique à ceux que nous voyons depuis maintenant 6 ans. Toujours les mêmes titres, la même prestance, les mêmes discours. Les polonais ont l’air contents de prendre leur revanche sur 2014, lorsque les bagages de leur tournée étaient restées bloquées en Allemagne, les forçant à jouer sans leurs déguisements sataniques et leurs instruments, prêtés par d’autres groupes à ce moment. Dire que j’ai loupé ça.

Alors que la moitié du festival va voir des clowns maquillés de rouge et bleu, l’autre moitié part voir nos toulousains de punk maquillés de couleurs fluorescentes, qui clôturent la petite scène perdue au milieu de la forêt. Bon sang, j’étais pas préparé à un show d’une telle violence de la part de PUNISH YOURSELF ! Nouvelle disposition scénique, nouveaux membres (dont un percussionniste), des orchidées fluo sur les pieds de micros, une danseuse ensorcelante… Ça commence à toute vitesse, avec une boite à rythme cocaïnomane, tandis que zombies irradiés et monstres disco font la fête dans des gerbes d’étincelles et de lasers sous acide. Quelques nouveaux titres sont présentés, mais le chaos ne prend son sens qu’au moment de « Gimme Cocaine » et un « Suck My TV » qui vient nous achever en beauté. Malgré l’absence de « Gay Boys In Bondage » c’est assurément le meilleur concert de la soirée… derrière celui d’ABBATH !

Non je déconne. On adore Abbath hein, le voir faire le pitre avec son maquillage de panda norvégien, se ramener complètement bourré sur scène pour cracher du feu et commencer à jouer… heu… du… Qu’est-ce que c’est que ce son ? On a mis presque trois titres à reconnaître qu’il s’agissait des morceaux de l’époque de I tant c’est médiocre… C’est donc avec le cœur lourd que nous allons nous coucher, en nous remémorant le spectacle cyber punk fabuleux que nous avons vu juste avant.

DIMANCHE 19 AOÛT

Troisième et dernier jour de Motocultor. Le temps d’émerger pour JINJER, que je vais voir uniquement par curiosité. Verdict : je crois que le groupe est atteint du syndrome « Arch Enemy post-Angela Gossow », à en juger le public venu pour se rincer l’œil plus qu’autre chose. Le son est pas trop mal et la chanteuse a une bonne maîtrise de sa voix… jusqu’à l’arrivée du chant clair, qui me fait fuir instantanément. J’ai besoin d’un verre pour commencer cette journée. Et je ne suis pas le seul : direction CULT OF OCCULT – seul véritable groupe de doom à l’affiche cette année, et dont les membres débarquent au compte goutte sur scène, canettes de clochards dans une main, doigt en l’air de l’autre, capuches sur la tête, l’air médisant sur fond de larsen dégueulasse. Leur piteux breuvage fini et les canettes balancées sur les premiers rangs, arrivent les premiers riffs, très lents, qui grésillent beaucoup. Les amplis crachent des vibrations intellectuellement négatives. D’ailleurs en regardant mes notes, voici le seul mot que j’ai écrit à leur sujet et souligné par trois fois : « DOOM ». C’est vraiment pas mauvais, ça décrasse les tympans, c’est très froid, et les musiciens s’en vont de la même façon qu’ils sont arrivés, en méprisant toujours autant les gens. Voilà.

Après ça, je me balade en écoutant de loin le thrash un peu classique mais efficace de WARBRINGER, avant d’aller voir un autre nom étrange qui piquait mon attention, ainsi que sa description de « rockabilly metal » qui ne laissait pas présager que du bon… Une fois devant DEADBONES BUNNY, la seule réaction que j’ai, c’est : « Mais qu’est-ce que c’est que ça ? ». La contrebasse représente bien le rockabilly, mais pour le reste c’est un poil exagéré, en particulier pour la présence d’une sorte d’hybride entre Alice aux Pays des Merveille et le Lapin Blanc (avec une énorme tête squelettique en guise de déguisement) qui se pavane sur la scène d’un air un peu malaisant.

Je pars me poser devant la scène voisine pour un groupe désormais bien connu de tous… Peut-être même trop. Ça me fait un peu mal au cœur d’écrire ça, mais il faut bien faire des constats dans sa vie parfois. Les ukrainiens de STONED JESUS ont longtemps bercé mes voyages vers divers festivals, et « Seven Thunders Roar » est un album superbe que je réécoute parfois. Mais aujourd’hui le groupe m’ennuie, à cause de ses derniers albums plats et ses prestations un peu bateau, sans parler de la hype autour d’eux. Tant mieux si ça marche, le trio reste communicatif, cool, et respire la joie lorsqu’ils arrivent sur scène. Le son aussi est très bon, là n’est pas le problème. Mais dans la fosse les gens sont soit beaucoup trop à fond, soit pas du tout, alors que des nouveaux titres s’enchaînent à la pelle, me laissant dubitatif. Je sais d’avance que le public n’attend que « I’m the Mountain » (syndrome Europe), lequel va être étiré au possible. D’ailleurs, ils pourraient faire un concert d’une heure entière avec ce titre que les gens ne s’en lasseraient pas. Pour le reste, je finis par bailler au bout de 15 minutes. Tant pis, ils repasseront en salle cet automne, et pour les avoir vu deux fois dans ces conditions, je sais que ça vaudra largement plus le coup.

Je me cale sur la fin de POPA CHUBBY, que tout le monde m’a vanté comme étant un génie de la guitare, qui fait des reprises mieux que les originaux. Désolé mais non. Je veux pas passer pour un nazi de Black Sabbath, mais la reprise de « War Pigs » était pathétique, et le reste m’a complètement laissé de marbre. Déjà que j’ai du mal avec les cover bands, si en plus ils ne font pas dans l’originalité…

C’est le retour des NASHVILLE PUSSY en terres motocultiennes ! Et c’est la même fessée qu’en 2016, avec des gros murs de Marshall qui crachent du hard rock de redneck débordant d’énergie. Le chanteur pourrait faire passer sa bouteille de Jack au lieu de s’en foutre partout sur la tronche, ça m’aiderait à rentrer dans le vif du sujet. Heureusement, le groupe suivant nous tire de la torpeur du dimanche. DYING FETUS, c’est pas bien compliqué : ça colle des baffes à la seconde, t’as à peine le temps de comprendre ce qui se passe qu’un autre titre s’ensuit. Tout est exécuté avec une rapidité et une technicité bluffante. Mention spéciale au panneau « Weed for Dying Fetus » qui circulait sur la scène puis dans le public. L’humour est toujours au rendez-vous au Motocultor, vous dis-je. Nous voici fin prêts pour les hostilités de ce dernier soir.

On se pose pour le boss final du séjour qui n’est autre que PERTURBATOR. Certes, encore de la récup’ du Hellfest. Certes c’est de l’électro. Certes, j’ai déjà souvent écrit à son sujet. Mais c’est sans hésitation le meilleur artiste de la journée. Lorsqu’on arrive devant la scène, on est subjugués par les nouveautés : une batterie avec un look hors catégorie très agressif, et aussi et surtout une ENORME structure métallique en fond pour accueillir de nouvelles lights. Du coup, on a peur. On se demande ce que l’équipe du jeune James va encore nous réserver. C’est sans surprise un show impressionnant qui nous écrase la tête, laissant beaucoup de place au dernier album « New Model » qui est à mon sens le meilleur de sa discographie, de par son ambiance très glauque, ses sonorités lourdes, parfois douces, mais qui s’affranchissent de plus en plus du courant synthwave (et il est temps !). Un concert qui passe comme une furie dans un festival de lumières psychédéliques, et qui se termine trop vite, laissant un public frustré bien que comblé.

Total, nous voici de retour au camp pour le tout dernier concert du festival, avec la plus belle setlist de tous les temps : le MACUMBA OPEN AIR. De quoi bien finir, dans la joie, la stupidité et la nostalgie, entre deux slams sur Céline Dion et autres wall of death sur Queen. Les dernières épaves de festivaliers se regroupent jusqu’aux aurores pour se bousculer sous une tonnelle trois fois trop petite, dans l’espoir d’être bénies par de sublimes paillettes colorées, ou tout simplement pour faire un câlin géant. L’essence même du Motocultor résumée en quelques lignes. A l’année prochaine !

Retrouvez plus de photos du Motocultor 2018 sur la page officielle de Gaël Hervé.

 

Last modified: 20 octobre 2018