HELLFEST 2015 : Week-end au paradis de la bûche – JOUR 3

Written by Live

Après deux jours de bacchanale métal, stoner et rock, nous entamons ce dernier jour au HELLFEST avec une légère boule dans la gorge : déjà le dernier jour, et c’est passé bien trop vite. But wait… Pas question de se laisser aller à la déprime : on est bel et bien là pour profiter, écouter du gros son et se lâcher une bonne fois pour toutes, nom de diou ! Pour THC, ce dimanche 21 juin va signer une fête de la musique placée sous le signe du sludge et du hardcore qui tâche… Suite et fin de notre report de ce Hellfest cru 2015 avec Superjoint Ritual, Iron Reagan, Red Fang, Eyehategod, Weedeater, et bien sûr, notre allié #1 du week-end : le houblon. (PHOTOS : Gaël Mathieu)

Après les festivités de la veille (qui durent concrètement depuis jeudi soir…), je me permets une mini grasse mat’, histoire de tout donner en ce troisième et dernier jour de festival. C’est donc à bloc, et sous un soleil qui règne toujours en maître, que je file sur la Main Stage pour voir les trashers punk d’IRON REAGAN. J’avais eu le coup de coeur pour ce groupe complètement barré à la sortie de leur clip « Miserable Failure« , et quand tu vois qu’il a été fondé par des mecs de Municipal Waste, tu sais que tu vas en avoir pour ton argent. Honnêtement, j’aurais jamais cru que se faire botter les fesses de bon matin serait aussi jouissif : le groupe est dans une forme royale et prend visiblement son pied à nous labourer la tronche, en blastant pas moins de 16 morceaux en à peine 30 minutes (mention spé au titre de douze secondes « Your Kid’s An Asshole »). Le réveil punk est peut-être un peu dur pour certains, mais des circle pits se forment quand même dans la poussière, à la grande satisfaction du frontman Tony Foresta. Ce show aurait sûrement eu plus d’ampleur sur une Warzone, mais la dérouillée est quand même plus que correcte pour 10h30 du mat !

Hop, on file au coin presse pour enchaîner sur une interview du groupe (à lire ici). La dernière interview du week-end étant désormais bouclée, c’est complètement détendus que nous allons retrouver nos collègues de la Bûche pour l’apéro de mi-journée. À 13h30, ce sont les copains ricains de RED FANG qui prennent d’assaut la Main Stage, performance que je vais pour ma part apprécier via les écrans, car il y a tout simplement BEAUCOUP trop de monde amassé devant les Main Stage. Le groupe livre une setlist classique et un show bien burné (à tel point qu’un collègue que je ne dénoncerai pas a décidé de qualifier leur zik de « skatecore porno des années 90 »). C’est possiblement la plus grosse foule devant laquelle le quatuor de Portland ait jamais joué, et pourtant, ils sont à l’aise, les bougres ! Certains diront que le show aurait eu plus d’impact sur une Valley (ce à quoi j’adhère totalement, vu la folie furieuse en 2013), d’autres diront que le groupe a assez de cojones pour conquérir une foule de Main Stage (la preuve aujourd’hui). Mon avis sur la question, c’est que pour un groupe qui a gagné ses galons dans la sueur au travers d’innombrables tournées, du rade le plus miteux jusqu’aux plus gros festivals, cette « promotion » est plus que méritée.

À 15h et des brouettes, on prend trèèèès tranquillement la direction de la Valley pour aller voir WEEDEATER et la perf de leur batteur Travis Owen, dont j’ai vanté les mérites à tous ceux qui n’ont pas encore eu la chance de voir le groupe en live. Aujourd’hui, le trio le plus evil de North Carolina nous gracie avec du classique, et du bon, et à peine trois morceaux de leur dernier album « Goliathan » (qui, pour ne rien vous cacher, ne m’a pas secouée des masses… en même temps, Weedeater n’est pas un groupe réputé pour se renouveler !). Malgré un son dantesque et un groupe qui a décidé de la nous la coller, le public trop crevé/raide à chier/défoncé (rayer la mention inutile) reste bien trop propre sur lui. Eh ouais les mecs, un concert métal n’est pas digne de ce nom si la sueur ne vient que d’un côté ! Comme toujours, Dixie Dave prend un malin plaisir à nous narguer, le teillon de Jim Beam tournicotant au bout du majeur. Diantre, pourquoi les Désoiffeurs disparaissent-ils toujours quand on le plus besoin d’eux…

Alors, je ne sais pas quelle faille spatio-temporelle m’a faite rater Grave Pleasures, quand tout le monde m’en disait du bien et que j’avais hâte de découvrir cette version remaniée de Beastmilk, mais c’est bien dans l’herbe de la Valley et devant EYEHATEGOD que je me téléporte une heure plus tard. Oui, un concert d’Eyehategod allongée dans l’herbe. Un moment de pure violence à l’horizontale comme on n’en fait peu, surtout quand les lascars de NOLA décident de lancer les hostilités sur l’ultra-bourrin « Agitation! Propaganda! ». Putain, que c’est bon. À chaque fois que je les vois en live, je ne peux m’empêcher de penser : « putain, ce groupe a une aura incroyable » (« l’aura du sale »). Tu sens la dévotion dans l’air, tu sens que chaque neutron du sludge historique d’EHG percute les cellules de chaque festivalier comme une balle à bout touchant. Explosif. Grand. Après Weedeater, la Valley prend son premier gros électro-choc de la journée, et ne compte d’ailleurs pas en rester là. Cette journée est de TRÈS haut niveau pour les amateurs de gras, et c’est loin d’être fini…

Malgré nos airs détendus, et cette position allongée qui nous a donné une toute autre vision de la bûchasse qu’est EHG en live, une pause s’impose tout de même. Bière. Retour au coin presse, et sur qui je tombe, en train de jouer au flipper au bar ? Bryan Giles de Red Fang ! Il me laisse gentiment jouer sur sa partie, que je perds en deux-deux (forcément). Bryan reprend alors le contrôle et nous fait une démo façon « pinball wizard ». On voit bien qu’il a fait ça toute sa vie. « He sure plays a mean pinbaaaaall« …

Une seconde faille spatio-temporelle plus tard, il est temps de se ruer sous la Valley pour l’un des groupes les plus attendus du week-end, et plus spécialement par les fans de la confrérie heavy de New Orleans comme moi. Ce soir signe le retour fracassant des superstars du hardcore sudiste SUPERJOINT RITUAL (qui, à l’heure où je ponds ces lignes, ont décidé de se renommer Superjoint). C’est un putain de rouleau compresseur qui passe ici-bas, Phil Anselmo livrant sa meilleure prestation vocale depuis bien trop longtemps. Le mec est visiblement plus à l’aise à gueuler comme un porc qu’à « chanter » du Down, et on ne boude pas notre plaisir. Les peuples de tous bords musicaux sont au rendez-vous, l’ambiance est super bon enfant, et Philou d’animer sa foule comme un vrai G.O. Face à des strombos qui manquent de nous griller la rétine, la fin de set se fait monstrueuse, avec les hymnes « The Alcoholik », « Fuck Your Enemy », « Waiting For The Turning Point » et enfin le titre éponyme, sur lequel le groupe va cloturer ces trois jours de heavy dantesques. PUTAIN.

Je ne crois pas me tromper en disant que le Hellfest d’être l’un des festivals métal les plus ambitieux à l’heure actuelle, un festoche qui sait être à l’écoute et choyer ses festivaliers, les surprendre et les épater d’année en année… À chaque édition, on se dit que la barre est montée d’un cran, que ce soit en terme de lineup et d’organisation, et à chaque fin de festival, on se demande comment l’orga va pouvoir faire mieux, alors que toutes les conditions sont déjà au top. Hellfest, you fucking rule our metal world. MERCI, et à l’année prochaine ! 

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Last modified: 4 octobre 2016