[PLAYLIST] Lorsque le riff prend possession de nos âmes…

Written by Chronique

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Des tonnes de découvertes audio et pas forcément le temps pour chroniquer chacune d’entre elles individuellement. Une atmosphère commune, imposant songes colorés ou sombrissime delirium, c’est au choix. Voici donc une nouvelle playlist T.H.C à la croisée du stoner, du sludge, du doom, et de certaines pépites qu’il est difficile de qualifier… À fond tu écouteras, ou point tu n’écouteras.

DRAWERS / HANGMAN’S CHAIR « Split EP » (2012 – Moodisorder Prod)

Les excellents DRAWERS commencent à être des habitués du blog, il faut dire que leur sludge mélodique est aussi efficace qu’un cul sec de Black Jack. Quand à HANGMAN’S CHAIR (dont la réputation en France n’est plus à faire), ils tablent sur un son plus sombre qui décolle grâce à un vocaliste bien perché. « Tears never come alone » de Drawers est un ode sludge somptueux qui se découvre au fil des minutes pour finir en apothéose overheavy pleine de riffs énergisants, tandis que « I am the problem » de Hangman’s Chair aspire à une profondeur plus heavy-doom, ralentissant les BPM et créant une symbiose parfaite entre tous ses éléments. Réunir deux entités si puissantes pour ce split EP, c’était juste l’idée de l’année.

16 « Deep Cuts From Dark Clouds » (2012 – Relapse Records)

Quiconque ressentant le besoin de se faire un fix de testostérone écoutera cet album. Parce que le metal plus que heavy de « Sixteen » ne demande pas énormément de préparation mentale, ou de situations de parfaite quiétude pour être apprécié. Le groupe Californien ne fait pas dans la légèreté et balance un sludge (bien que j’aie du mal à leur coller cette étiquette) plus qu’énervé, qui pousse à mi-chemin vers le hardcore noisy. Imaginez un peu un combat dans la boue entre Crowbar et Unsane (à défaut de blondes suréquipées, on fait avec ce qu’on a). Voilà. Ça gueule, ça bourrine, ça casse clairement pas trois pattes à un canard : c’est bon quoi !

PALLBEARER « Sorrow and Extinction » (2012 – Profound Lore Records)

J’ai découvert PALLBEARER il y a très peu de temps avec le morceau « Devoid Of Redemption » (qui est aussi présent sur leur première démo). Leur son est à la fois sinistre et majestueux, mêlant la torpeur d’un doom à l’ancienne, quelques poignées de riffs heavy métal 80’s, et surtout un vocaliste à s’en rouler par terre tellement il est…wow. À croire que lorsqu’on vient de Little Rock, Arkansas (à l’instar des sorciers sludge Rwake) on est prédestiné à produire une mélasse sonore hautement rhapsodique, reléguant toutes les nevroses existantes à l’état de néant. Sans psychédélisme, sans sucre ajouté, PALLBEARER joue la carte du doom dans la tradition la plus pure du genre, et parvient à amener l’inconcevable dans la petite chair de l’auditeur : un frisson d’émotion magistral…

SUNGRAZER « Sungrazer » (2010 – Elektrohasch Records)

Un souffle de légèreté dans ce monde de brutes… J’ai souvent vu le groupe SUNGRAZER comparé à leurs voisins germaniques Colour Haze, cependant le trio hollandais crée un stoner rock bien plus frais et accrocheur (à l’image de cet artwork sublime). Pour un premier LP, « Sungrazer » jouit d’un équilibre parfait entre moments de jam psychédéliques à vous projeter dans la stratosphère et refrains bien sableux reposant sur une basse fuzzée cent fois plus groovy que les délires capillaires de George Clinton… Le space rock de « Sungrazer » est loin de nous de noyer dans la léthargie d’un lendemain post-acid, il est rythmé, rond et chaud, et les harmonies vocales façon pop 60’s enrobent le tout d’une aura ultra postitive. Il n’y a pas à chier : SUNGRAZER c’est la perle psyché de cette nouvelle décennie.

DOPETHRONE « Dark Foil » (2011 – A/P)

Bien au delà des frontières connues du sludge sudiste, loin, bien loin des forêts de la Caroline du Nord ou des marécages de la Louisiane, il y a Montréal. Et à Montréal il y a un trio de malade mental nommé DOPETHRONE. Et DOPETHRONE n’en sont pas à leur premier coup d’essai lorsqu’ils sortent « Dark Foil », donc ouais : ils blaguent pas. « Dark Foil » est un espèce de bestiau sludge dégueulasse né d’un croisement entre Weedeater et Church Of Misery (un fantasme jusque là inassouvi). Des grognements post-mortem, un groove qui défie toute concurrence, et une créativité à faire se damner certains maîtres du genre que je ne citerais pas (histoire que l’honneur reste intact). : « Dark Foil » est une perle du sludge/doom qui a sa place parmi les gros classiques. Bienvenue en Enfer, et pas sûr que vous ayez envie d’en revenir de sitôt…

BIG BUSINESS « Mind The Drift » (2009 – Hydra Head Records)

Le jour où quelqu’un arrivera à définir la musique de BIG BUSINESS, qu’il m’appelle ! Entre noise truc et machin progressif supra heavy, l’OVNI qu’est BIG BUSINESS surprend à chaque passage. Tel une fanatique en pèlerinage à Roswell, partir à la découverte de « Mind The Drift », c’est croire à l’apparition à chaque intro, chaque nouveau riff. On s’amuse l’oreille avec leurs morceaux à la fois sur-épiques et sur-débiles, la batterie de Willis étant plus pointue et mortelle que jamais, et les punchlines de Warren toujours plus inventives. « Gold & Final » ou « The Drift » feront trembler les cages thoraciques, tandis que « Cats, Mice » ou « Cold Lunch » seront les Lapin Blanc et Cheshire Cat de votre subconscient : ils vous feront tourner la tête. « Mind The Drift » est l’un des albums les plus aboutis du duo, ça va sans dire.


Last modified: 13 novembre 2013