BLACK LABEL SOCIETY « Order Of The Black » (E1 Music 2010)

Written by Chronique

Wow. Vous voyez un monstrueux train à vapeur noir parcourant les Etats-Unis à toute allure ? Mieux vaut surtout ne pas être sur son passage à celui-là. Accrochez vous car le nouvel album de BLACK LABEL SOCIETY « Order Of The Black » démarre vite, et fort.

Premier morceau de l’album, Crazy Horse porte bien son nom : furieux, il s’emballe dès la première seconde et nous fait bien comprendre qu’il va falloir s’accrocher sévère. C’est tellement bon ce sentiment, celui qui vous fait dire que vous n’allez pas être déçu par un album. Zakk, je sens que cette désintox t’a fait du bien…

Overlord débute et l’on respire à pleins poumons les vapeurs de whiskey et la cendre froide (on ne balaye pas une carrière de buveur invétéré d’un seul morceau), ce qui est ma foi positif dans le sens où ça sent le son lourd et viril… Zakk Wylde s’égosille « Kings of this world/[…]I am your Overlord!« , et franchement avec un riff aussi sexy, un mid tempo si accrocheur, et une telle hargne jetée en pleine face, je me mets à genoux et je dis « Fuck yeah, Lord » !

Vlà que la machine reprend une vitesse TGV furieuse avec l’un des singles offerts aux fans avant la sortie de l’album, Parade of The Dead. Machine de guerre instoppable, rage de vivre, que dis-je fureur, et bonheur d’être là pour nous pondre une arme de destruction massive telle que ce morceau, bah oui on est bien chez les Talibans du heavy metal (z’avez vu la barbe de Zakk Wylde, sérieux ?).

Et là, c’est le drame : la ballade. Balade à cheval dans le Midwest : j’aime les chevaux, j’aime le Midwest, j’aime les barbus, mais ses rituelles ballades gnangnans aux pianos ne me font ni chaud ni froid. Le solo, fut-il excellent bien que court, 4 minutes 17 pour ce Darkest Days, c’est largement suffisant pour moi…

Sans transition bonsoir ! Une intro de guitare toxique s’insinue dans mes tympans… Black Sunday est heavy, baby ! Simple, efficace, et facile à digérer (laxatif?), on peut dire que le remplaçant de dernière minute de Craig Nunenmacher, Will Hunt, s’est vite adapté. En fait tout le monde a l’air à sa place, rien n’a bougé depuis « Shot to Hell » : je ne parle pas du style de BLACK LABEL SOCIETY, mais bien de leur envie de pondre du lourd, du groove, du rythme, celui qui vous porte quand vous chevauchez votre Harley sur les routes poussiéreuses de l’Ouest. En parlant de ça, Southern Dissolution aurait plutôt tendance à m’entraîner vers le Sud Est, plus précisément dans les fières contrées du sludge metal, la Louisiane ! Vrombissements, avertissements de Wylde, ça sent la baston à plein nez, tout en lourdeur et en nonchalance, et d’un coup le fight éclate ! Le solo vient alors’imposer en toute « brewtality » ! Je crois qu’une fois encore, le Viking hurleur a le dernier mot… Très très bon morceau, et en live je n’y pense même pas !

Le drame part.2 : tout juste après un appel à l’émeute, BLS plante des pâquerettes dans les fusils on ne sait pourquoi, Elton John refait son apparition, et le Viking a la larme à l’oeil… Time Waits For No One. Tu veux un câlin, Viking ? Allez vi…oumph, tu m’étouffes là !…

Après une ballade aussi larmoyante, quand vous voyez arriver un titre qui a pour nom Godspeed Hellbound, vous souriez forcément et vous dites « Ça, ça ne peut qu’envoyer du bois ». Eh ben OUI, ça envoie du cheval qui galope !!! Déchaînement de double pédale, solos Zakkwyldiens à la hauteur, temps morts pour mieux morfler 2 secondes après, on est toujours au cœur de la diabolique locomotive noire, et on tient un hit !!!

Oooouh une intro sombre, des cordes qui grincent… Le tunnel de la mort, déjà ? War Of Heaven, où LE genre de morceau qui représente à mort BLACK LABEL SOCIETY. Voix poussée à la limite du hurlement, mais maîtrisée pourtant, riff heavy à mort, aaaahhh bridge accrocheur et solo mortellement calibré (bien que court, oui mais c’est ça aussi BLS) : jouissif. Vient la 3ème ballade, Shallow Grave, Linkin Park aurait pu pondre la même chanson que ça ne me choquerait même pas; m’enfin ce n’est pas pour en déplaire à certains… D’autant qu’il m’en faut généralement peu pour me faire passer la pilule, alors si le morceau suivant est une démonstration de guitare gitane (Chupacabra), et qu’elle s’enchaîne sur un Riders Of The Damned non pas exceptionnel, mais à la hauteur des attentes de n’importe quel Berserker (nb : fan de BLS), ça me va plus que bien. L’album se clôt sur January, encore une triste chanson mollassonne. Bon là j’avoue que ces ballades disséminées tout au long de l’album, c’est toujours un peu déstabilisant, surtout quand ça vient se perdre au milieu d’une tornade pareille.

« Order of The Black » sentait la guerre et la rage, on sentait le come back de fou sur les chapeaux de roues, eh bien on ne nous a pas menti. Tout y est, il n’y a aucune baisse de régime par rapport aux précédents opus, les graves problèmes de santé n’ont pas ramolli le grand chef Viking, loin de là, et on sent une vigueur qui ne nous annonce que du positif pour la tournée à venir. Une équipe qui marche, une formule qui dure, de la hargne, cet album est une bonne surprise, même très très bonne (selon Wylde, LE meilleur album du groupe). Grande joie de retrouver ce grand groupe du heavy metal en 2010, fier représentant de son espèce, prêt à mettre une claque aux jeunes prétendants du genre, et je pense prêt à rouler encore quelques temps à nos côtés… Long Live BLS !

ARTISTE : BLACK LABEL SOCIETY
ALBUM : « Order Of The Black »
DATE DE SORTIE : Août 2010
LABEL : E1 Records
GENRE : Heavy metal / southern metal
NOTE : ✭✭✭✭

Last modified: 19 octobre 2013